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samedi 11 octobre 2008

Rendez-vous en 2009 pour réfléchir à une "finance responsable"



Responsabilité. Plus encore que l'an dernier, le qualificatif du forum aura été le maître mot de cette édition 2008, "Nourrir et protéger la planète". Extraits du discours de clôture.

"Le discours responsable" de la Prix nobel 2004 Wangari Maathai dans le film d'Olivier Bourgeois et Pierre Barougier, "Nous resterons sur Terre". "Les arguments économiques pour une politique responsable" de Christophe Bonduelle, exemple de fierté entrepreneuriale. "L'irresponsabilité financière" comme première cause de la crise économique actuelle, que Philippe Vasseur a tenu à rappeler. "La question de la responsabilité que nous traitons est au coeur des débats économiques actuels." Rendez-vous en 2009, autour du thème des finances responsables et solidaires. Le président du forum prend date et prophétise: "Je vous garantis que nous serons alors en pleine crise financière."

Julie Albet

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World Forum Lille : vous avez dit concret ?

Le forum mondial de Lille fait partie des belles initiatives pour le "durable". Mais l'exercice a aussi ses limites. Philippe Vasseur a planté le décor, dès jeudi en déclarant: "Nous voulons présenter des choses concrètes, les actions qui marchent. Nous ne sommes pas là pour dire ce qu'il faudrait faire mais ce que nous pouvons faire, parce que nous le faisons déjà." Malheureusement, si le Forum a globalement tenu ses promesses, certains interlocuteurs n'ont pas dû entendre cet appel au concret. Langue de bois, discours flous, paris incertains sur l'avenir ont dominé quelques rencontres.

Vous avez dit concret? Lors de la conférence "L'entreprise responsable", Marc Roquette est arrivé, Powerpoint sous le bras et plein de bonnes intentions, parler de l'évolution de la chimie organique, de la pétrochimie à la "végétochimie". Une innovation sûrement convaincante, destinée à éliminer les énergies fossiles polluantes de la production.

Vous trouvez cela technique? Nous aussi... et surtout, nous avons eu du mal à raccrocher tout ça à l'entreprise responsable telle qu'elle peut exister aujourd'hui. Marc Roquette a estimé son "expérience de pensée" réalisable d'ici 100 ans. Oui, mais maintenant? Que fait le groupe Roquette aujourd'hui en terme d'économie responsable? C'est cet élément de compréhension qui nous a manqué lors de cette conférence. Trop d'anticipation, trop de technique... dommage car il y avait vraiment un potentiel d'entreprise responsable dans cette présentation. Le manque d'application immédiate était tout simplement frustrant.

Lors de quelques conférences et autres ateliers, les intervenants ont utilisé leur temps de parole pour une présentation institutionnelle... de leur entreprise. Quand la com' et la promo prennent le pas sur la mise en avant sans arrière-pensée des bonnes idées.

Jean-Marc Fleury, directeur de la Fédération internationale des journalistes scientifiques, a participé au colloque "Médias et développement durable: informer ou alarmer l'opinion?". Il a contribué de façon pertinente au débat dans la première partie de son intervention. Mais il a ensuite embrayé sur une présentation des actions d'un projet pour former au journalisme scientifique, en Afrique et au Moyen-Orient. Très intéressant mais un peu hors-sujet. Le lieu était sans doute mal choisi. Cela a malheureusement desservi sa très bonne contribution au débat du jour.

Nous avons également croisé des intervenants dont on se demande encore pourquoi ils n'ont pas plus lié leur propos au thème de leur conférence ou atelier. Véronique Bonnelye, par exemple, a été envoyée par Suez pour présenter la désalinisation de l'eau. Un enjeu crucial pour l'avenir. Elle n'a pourtant jamais vraiment fait le lien entre la technique de son entreprise et le thème de l'atelier qui n'était rien moins que: "Nourrir le monde ou comment trouver de nouveaux modèles économiques pour répondre aux besoins."

L'écart entre les interventions de certains chefs d'entreprise (bien que tous n'aient pas parlé en "communicants") et ce qu'on espérait entendre, est compréhensible: ils restent avant tout des industriels. Mais dans le cadre du World Forum, on attendait d'eux plus de concret, de projets en marche, de responsabilités à prendre vite et pas dans un lointain avenir.

Lucile Sourdès et Marie Rouarch

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Le World forum: écolo ou pas trop?

Un forum sur le développement durable, c'est bien. Malheureusement, les dépenses énergétiques liées à un événement d'une telle ampleur sont, par la force des choses, très importantes. Mais si un tel congrès commet les fautes qu'il cherche, justement, à combattre, n'en perd-il pas une partie sa légitimité? Qu'en est-il au World forum?



Brochures en papier recyclé et encre végétale, café et thé équitable, gobelets en carton recyclé, cordon du porte-badge en maïs, poubelles de tri... Les bonnes initiatives ne manquent pas au Nouveau Siècle. Marie Werner est chargée des opérations pour le World forum. Aux côtés de Guy Pourbet et Stéphanie Pilaet, elle a cherché à rendre ce forum économique le plus respectueux de l'environnement possible. Mais même si les progrès sont immenses par rapport à l'année dernière, le World forum 2008 est loin d'être parfait.

Marie Werner le reconnaît elle-même: "Nous ne sommes pas encore exemplaires, mais nous essayons de nous adapter. Pour le tri sélectif, ce qu'on a mis en place est encore très basique. J'aurais voulu pouvoir aussi recycler tout ce qui est "fermenticide" (déchets de nourriture biodégradables) et avoir des poubelles séparées pour les bouteilles et le papier."

Mais de toute évidence le problème du tri au World forum se trouvait plutôt du côté de l'information. Deux poubelles: une pour les produits "recyclables", l'autre pour les produits "non recyclables".


Comment savoir où mettre chaque déchet ? A examiner le contenu des deux poubelles de la salle de rédaction de l'ESJ, on réalise que, de toute évidence, ce n'est pas clair pour tout le monde. Dans les deux on trouve des gobelets, des sacs en papier: contenus qui auraient dû se rejoindre dans la même poubelle et partir à la station de recyclage... Dommage.

Autre point négatif: le transport. "Il nous a fallu choisir entre efficacité et écologie", regrette Marie Werner. "Et comme nous n'avons pas trouvé de prestataire suffisamment compétent, nous avons préféré que les intervenants arrivent à l'heure, même par des moyens de transport pas écologiques." Deux scooters électriques ont tout de même été prévus pour les déplacements d'urgence des intervenants. Le World forum a par ailleurs fait appel à Transpole et ses bus au biogaz pour les transports collectifs.

Le World forum à l'épreuve du bilan carbone

La solution pour que l'impact du forum sur l'environnement soit "neutre" se trouve dans le bilan carbone. Un travail long et fastidieux, mais nécessaire pour pouvoir évaluer et "réparer" les dommages causés à l'environnement. "Nous avons mis en place et distribué des questionnaires aux intervenants, prestataires et participants pour évaluer leur empreinte écologique", explique Marie Werner.

Moyens de transport, alimentation, leur comportement sera examiné et évalué. Le Nouveau Siècle sera lui aussi passé au crible afin d'évaluer l'ampleur son empreinte carbone, c'est-à-dire quelle quantité de CO2 il a rejeté dans l'atmosphère par son activité. Un chiffre qui risque d'être élevé, car le bâtiment est ancien et inadapté aux critères écologiques. "La structure du bâtiment oblige à une consommation d'électricité excessive: nous sommes obligés de fermer les stores et utiliser la lumière électrique, car sinon les locaux chauffent trop et c'est la climatisation qui se déclenche", souligne Marie Werner.

Une fois le bilan établi, le nombre de tonnes de carbone lâchées dans l'atmosphère sera multiplié par son coût. Le prix obtenu sera ensuite envoyé à une structure brésilienne qui récupère du méthane et le transforme en biocarburants. Cela n'efface bien sûr pas le carbone relâché dans l'atmosphère lors du forum. Il s'agit de se "racheter" en compensant ces émissions de CO2. "C'est moins flagrant que lorsque que l'on compense en plantant des arbres, mais ce processus évite de la production de carbone supplémentaire."

Certains points auraient cependant mérité d'être mieux contrôlés: les paniers repas ont notamment généré beaucoup plus de déchets que nécessaire. Chaque jour, un sac en papier, un gobelet inutile car accompagnant une bouteille d'eau... Et côté animations, les jeunes de l'Institut Saint-Luc à Tournai (Belgique), créateurs de la fresque bio, peignaient certes avec de la peinture bio mais sur un matériau non recyclé.

Diane Desobeau

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