samedi 11 octobre 2008

Rendez-vous en 2009 pour réfléchir à une "finance responsable"



Responsabilité. Plus encore que l'an dernier, le qualificatif du forum aura été le maître mot de cette édition 2008, "Nourrir et protéger la planète". Extraits du discours de clôture.

"Le discours responsable" de la Prix nobel 2004 Wangari Maathai dans le film d'Olivier Bourgeois et Pierre Barougier, "Nous resterons sur Terre". "Les arguments économiques pour une politique responsable" de Christophe Bonduelle, exemple de fierté entrepreneuriale. "L'irresponsabilité financière" comme première cause de la crise économique actuelle, que Philippe Vasseur a tenu à rappeler. "La question de la responsabilité que nous traitons est au coeur des débats économiques actuels." Rendez-vous en 2009, autour du thème des finances responsables et solidaires. Le président du forum prend date et prophétise: "Je vous garantis que nous serons alors en pleine crise financière."

Julie Albet

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World Forum Lille : vous avez dit concret ?

Le forum mondial de Lille fait partie des belles initiatives pour le "durable". Mais l'exercice a aussi ses limites. Philippe Vasseur a planté le décor, dès jeudi en déclarant: "Nous voulons présenter des choses concrètes, les actions qui marchent. Nous ne sommes pas là pour dire ce qu'il faudrait faire mais ce que nous pouvons faire, parce que nous le faisons déjà." Malheureusement, si le Forum a globalement tenu ses promesses, certains interlocuteurs n'ont pas dû entendre cet appel au concret. Langue de bois, discours flous, paris incertains sur l'avenir ont dominé quelques rencontres.

Vous avez dit concret? Lors de la conférence "L'entreprise responsable", Marc Roquette est arrivé, Powerpoint sous le bras et plein de bonnes intentions, parler de l'évolution de la chimie organique, de la pétrochimie à la "végétochimie". Une innovation sûrement convaincante, destinée à éliminer les énergies fossiles polluantes de la production.

Vous trouvez cela technique? Nous aussi... et surtout, nous avons eu du mal à raccrocher tout ça à l'entreprise responsable telle qu'elle peut exister aujourd'hui. Marc Roquette a estimé son "expérience de pensée" réalisable d'ici 100 ans. Oui, mais maintenant? Que fait le groupe Roquette aujourd'hui en terme d'économie responsable? C'est cet élément de compréhension qui nous a manqué lors de cette conférence. Trop d'anticipation, trop de technique... dommage car il y avait vraiment un potentiel d'entreprise responsable dans cette présentation. Le manque d'application immédiate était tout simplement frustrant.

Lors de quelques conférences et autres ateliers, les intervenants ont utilisé leur temps de parole pour une présentation institutionnelle... de leur entreprise. Quand la com' et la promo prennent le pas sur la mise en avant sans arrière-pensée des bonnes idées.

Jean-Marc Fleury, directeur de la Fédération internationale des journalistes scientifiques, a participé au colloque "Médias et développement durable: informer ou alarmer l'opinion?". Il a contribué de façon pertinente au débat dans la première partie de son intervention. Mais il a ensuite embrayé sur une présentation des actions d'un projet pour former au journalisme scientifique, en Afrique et au Moyen-Orient. Très intéressant mais un peu hors-sujet. Le lieu était sans doute mal choisi. Cela a malheureusement desservi sa très bonne contribution au débat du jour.

Nous avons également croisé des intervenants dont on se demande encore pourquoi ils n'ont pas plus lié leur propos au thème de leur conférence ou atelier. Véronique Bonnelye, par exemple, a été envoyée par Suez pour présenter la désalinisation de l'eau. Un enjeu crucial pour l'avenir. Elle n'a pourtant jamais vraiment fait le lien entre la technique de son entreprise et le thème de l'atelier qui n'était rien moins que: "Nourrir le monde ou comment trouver de nouveaux modèles économiques pour répondre aux besoins."

L'écart entre les interventions de certains chefs d'entreprise (bien que tous n'aient pas parlé en "communicants") et ce qu'on espérait entendre, est compréhensible: ils restent avant tout des industriels. Mais dans le cadre du World Forum, on attendait d'eux plus de concret, de projets en marche, de responsabilités à prendre vite et pas dans un lointain avenir.

Lucile Sourdès et Marie Rouarch

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Le World forum: écolo ou pas trop?

Un forum sur le développement durable, c'est bien. Malheureusement, les dépenses énergétiques liées à un événement d'une telle ampleur sont, par la force des choses, très importantes. Mais si un tel congrès commet les fautes qu'il cherche, justement, à combattre, n'en perd-il pas une partie sa légitimité? Qu'en est-il au World forum?



Brochures en papier recyclé et encre végétale, café et thé équitable, gobelets en carton recyclé, cordon du porte-badge en maïs, poubelles de tri... Les bonnes initiatives ne manquent pas au Nouveau Siècle. Marie Werner est chargée des opérations pour le World forum. Aux côtés de Guy Pourbet et Stéphanie Pilaet, elle a cherché à rendre ce forum économique le plus respectueux de l'environnement possible. Mais même si les progrès sont immenses par rapport à l'année dernière, le World forum 2008 est loin d'être parfait.

Marie Werner le reconnaît elle-même: "Nous ne sommes pas encore exemplaires, mais nous essayons de nous adapter. Pour le tri sélectif, ce qu'on a mis en place est encore très basique. J'aurais voulu pouvoir aussi recycler tout ce qui est "fermenticide" (déchets de nourriture biodégradables) et avoir des poubelles séparées pour les bouteilles et le papier."

Mais de toute évidence le problème du tri au World forum se trouvait plutôt du côté de l'information. Deux poubelles: une pour les produits "recyclables", l'autre pour les produits "non recyclables".


Comment savoir où mettre chaque déchet ? A examiner le contenu des deux poubelles de la salle de rédaction de l'ESJ, on réalise que, de toute évidence, ce n'est pas clair pour tout le monde. Dans les deux on trouve des gobelets, des sacs en papier: contenus qui auraient dû se rejoindre dans la même poubelle et partir à la station de recyclage... Dommage.

Autre point négatif: le transport. "Il nous a fallu choisir entre efficacité et écologie", regrette Marie Werner. "Et comme nous n'avons pas trouvé de prestataire suffisamment compétent, nous avons préféré que les intervenants arrivent à l'heure, même par des moyens de transport pas écologiques." Deux scooters électriques ont tout de même été prévus pour les déplacements d'urgence des intervenants. Le World forum a par ailleurs fait appel à Transpole et ses bus au biogaz pour les transports collectifs.

Le World forum à l'épreuve du bilan carbone

La solution pour que l'impact du forum sur l'environnement soit "neutre" se trouve dans le bilan carbone. Un travail long et fastidieux, mais nécessaire pour pouvoir évaluer et "réparer" les dommages causés à l'environnement. "Nous avons mis en place et distribué des questionnaires aux intervenants, prestataires et participants pour évaluer leur empreinte écologique", explique Marie Werner.

Moyens de transport, alimentation, leur comportement sera examiné et évalué. Le Nouveau Siècle sera lui aussi passé au crible afin d'évaluer l'ampleur son empreinte carbone, c'est-à-dire quelle quantité de CO2 il a rejeté dans l'atmosphère par son activité. Un chiffre qui risque d'être élevé, car le bâtiment est ancien et inadapté aux critères écologiques. "La structure du bâtiment oblige à une consommation d'électricité excessive: nous sommes obligés de fermer les stores et utiliser la lumière électrique, car sinon les locaux chauffent trop et c'est la climatisation qui se déclenche", souligne Marie Werner.

Une fois le bilan établi, le nombre de tonnes de carbone lâchées dans l'atmosphère sera multiplié par son coût. Le prix obtenu sera ensuite envoyé à une structure brésilienne qui récupère du méthane et le transforme en biocarburants. Cela n'efface bien sûr pas le carbone relâché dans l'atmosphère lors du forum. Il s'agit de se "racheter" en compensant ces émissions de CO2. "C'est moins flagrant que lorsque que l'on compense en plantant des arbres, mais ce processus évite de la production de carbone supplémentaire."

Certains points auraient cependant mérité d'être mieux contrôlés: les paniers repas ont notamment généré beaucoup plus de déchets que nécessaire. Chaque jour, un sac en papier, un gobelet inutile car accompagnant une bouteille d'eau... Et côté animations, les jeunes de l'Institut Saint-Luc à Tournai (Belgique), créateurs de la fresque bio, peignaient certes avec de la peinture bio mais sur un matériau non recyclé.

Diane Desobeau

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Le riz, un grain de folie pour nourrir la planète

La population sur Terre ne cesse d'augmenter alors que les surfaces agricoles disponibles se raréfient. Face aux besoins alimentaires, il n'y a pas d'alternative, il faut augmenter la productivité agricole. C'est ce qui s'est passé dans les années 1960 à 1990 grâce à la Révolution Verte. Seul problème : les méthodes employées (recours excessifs aux pesticides, monoculture) ont épuisé les sols et les ressources en eau. Comment faire aujourd'hui pour produire plus sans menacer l'environnement? La solution vient peut-être des grains de riz et plus précisément du système de riziculture intensive (SRI).

Le SRI consiste à repiquer les grains de riz très jeunes (après 8 jours contre 30 jours pour la méthode traditionnelle) de manière espacée et en ligne, tout en veillant à ne pas noyer la racine sous les eaux.

Cette méthode permet d'obtenir des rendements à l'hectare 5 à 6 fois supérieurs aux techniques traditionnelles tout en réduisant la consommation d'eau de 40% et en diminuant de moitié le recours aux engrais.

Les premiers essais de SRI ont été menés à Madagascar au début des années 1980 par le père jésuite Henri de Laulanié. Depuis, l'association Tefi Saina a pris le relais. Le professeur Norman Uphoff, du Cornell Institute, s'est attaché à théoriser le SRI. Aujourd'hui, 42 pays utilisent cette méthode. Il nous explique comment tout passe par la terre et la racine.



Il n'oublie pas de rappeler la responsabilité de l'homme dans le tarissement des ressources.



Il est donc temps pour l'homme de changer son approche.



Edline Ravelonirina a été l'une des premières agricultrices malgaches à adopter le SRI sur son exploitation. Elle nous raconte comment elle s'est laissée tenter.



Malgré ce succès, il existe encore de nombreux freins psychologiques à l'adoption du SRI au sein de la population locale. Tellement peu d'eau est nécessaire à la culture que beaucoup d'agriculteurs, sceptiques, campent sur les méthodes traditionnelles de leur agriculture.




"L'eau et le riz ne se séparent de la rizière jusqu'à la marmite"... Les gains de productivité sont tels que certains proverbes multiséculaires ne devraient pas tarder à tomber.

Olivier Cougard

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NGOs and businesses: a possible equation?

What do NGOs think about their links with businesses?

Chris Harris is deputy director for Greenpeace France. He was invited today to the conference on the relationships between NGOs and business.


"We came to this forum in order to discuss how companies can better manage their activities to act for the planet. Some companies talk, but it's simply to avoid doing. We are here today to confront the corporate world and the NGOs. Companies that are involved in a process of certification are already changing their way of thinking. A lot of companies do what they are doing because they had to face
environmental problems. They would not have come by themselves to the negotiation. I do not want to accept any compromise. NGOs that are funded by businesses may compromise their independence."




Scott Poynton is the CEO of Tropical Forest Trust, a non-profit organisation that works with businesses in order to have them work with sustainably managed forests.



"This forum is a healthy mix: companies are not always aware of the
environmental consequences of the products. They need NGOs to realize that.
There are two solutions: either NGOs campaign againt businesses, which is
useful. Or they can meet in places like here, which is healthy too. Greenpeace
wants to protect the forests for environemental concerns. Firms need the forests
for economic concerns. In the end, they all want the forests to be conserved:
having them to meet each other cannot hurt!"
Nancy Dale is the executive director of Action Against Hunger (United States).
"Although there are lots of biases on both sides, NGOs have to learn how to work
with businesses. In my organization, we are increasingly working with
businesses. We have a partnership with Weight Watchers: for each pound lost, one
pound is given. It is a win-win proposition. NGOs can have positive effects on
businesses, but the reverse is also true: NGOs are not so pure!"



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La parole au public: "Il y a vraiment un gros travail d'information à faire !"

Optimiste, Rodolphe Deborre, un des trois intervenants sur l'atelier consacré au thème "construire autrement ou comment les 'bâtiments positifs' vont créer l'énergie de demain", a prévu que la France va mettre 5 ans à rattraper le retard en terme de bâtiments positifs. Pourtant il a aussi souligné que les architectes et les entreprises françaises ne sont pas encore prêts à cette révolution verte.

Participant à cet atelier, Jean-François Lefebvre, employé de l'agence Canopée spécialisée dans le paysage, a partagé le point de vue de Rodolphe Deborre tout en rappelant que "Think is good, act is better"(penser c'est bien, agir c'est encore mieux).



Jing Bai

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Dans la cabine du messager


On les entend beaucoup et on les voit à peine. Les interprètes du World Forum sont indispensables à la bonne marche de l'événement. Rencontre avec Catherine Laurent, une femme de l'ombre passionnée par son métier.

"Parfois on termine les phrases avant l'orateur". Catherine Laurent fait partie des huit interprètes présents au World Forum de Lille. Dans les cabines qui surplombent l'auditorium du Nouveau Siècle, elle passe du français à l'anglais avec un naturel déconcertant. L'exercice demande une concentration intense: "on commence à traduire quand on commence à comprendre".

La principale difficulté: il ne faut jamais laisser de blancs. "On a des techniques si on perd les pédales: on sort des phrases de politiciens, d'étudiants de l'ENA". Ces petits trucs, c'est à l'ESIT (Ecole Supérieure d'Interprétariat et de Traduction) qu'elle les a appris. L'anglais est évidemment sa passion depuis toujours.

Mais cela ne suffit pas à faire un bon interprète. "Il faut développer des compétences ailleurs qu'en langues", insiste Catherine Laurent. "Ecouter et comprendre représente 90% du temps." Et comprendre, ce n'est pas seulement la langue, c'est aussi un jargon parfois obscur. Par exemple, quand elle doit traduire une conférence de droit maritime, avant d'enchaîner sur un colloque sur les maladies respiratoires porcines. Ou lorsqu'elle traduit les termes techniques de la dernière révision avant le lancement de la fusée Ariane à Kourou, un privilège qu'elle partage avec une dizaine de personnes en France.

Car l'interprétariat est un petit milieu, où règne ce que Catherine Laurent appelle une "solidarité de cabine". Les interprètes se retrouvent souvent à deux dans une cabine. "Au début on se vouvoie, puis dès qu'on commence à travailler on passe au tutoiement".


Catherine Laurent fait preuve d'une modestie à toute épreuve. "Je suis là pour rendre service, je n'ai pas d'égo". Elle confesse tout de même un motif de fierté: "j'ai fait pleurer le forum mondial des droits de l'homme à Nantes." Ce jour-là, Taslima Nasreen, écrivain bengladeshi, parle de sa condition de femme. De sa petite cabine, Catherine Laurent traduit tout. "Ils ont entendu Taslima Nasreen dans ma bouche. C'étaient les mêmes larmes en anglais et en français".

Parfois, le message est plus difficile à faire passer. "Il est très désagréable de traduire quelqu'un dont on ne partage pas les opinions." Il arrive à Catherine Laurent de refuser un travail si elle n'est pas d'accord avec les intervenants. "C'est un débat éthique dans la profession."

Être interprète, c'est être le vecteur de la pensée des autres, mais cela n'empêche pas d'avoir une opinion. Il faut simplement la garder pour soi. "Le plus beau compliment qu'on puisse me faire, explique Catherine Laurent dans un sourire, c'est presque de me dire qu'on ne m'a pas vue."

Angeline Demuynck et Anne-Julie Contenay

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Entreprises et ONG : comment travailler ensemble ?

Il y a les ONG qui refusent catégoriquement tout compromis avec les entreprises par peur de la corruption ; celles au contraire qui considèrent qu'une collaboration plus ou moins poussée avec les firmes est nécessaire pour faire changer les comportements. Le dernier colloque du World Forum a abordé la question délicate des interactions entre ONG et secteur privé.

"Par rapport aux enjeux du développement durable, ça me paraît encore très notoirement insuffisant. Il faut qu'on aille beaucoup plus loin." Damien Deleplanque, PDG du groupe Adéo, ne mâche pas ses mots : hormis l'expérience d'un magasin test qui a supprimé tous les pesticides de son rayon jardinage, l'objectif "developpement durable" est encore loin d'être atteint. Et pourtant, "c'est une expérience généralisable et les alternatives sont possibles", affirme Damien Deleplanque, qui assure : "Les entreprises comme la mienne ont un rôle extrêmement important à jouer sur l'évolution des mentalités."
Même constat chez Michiel Leijnse, manager de Lipton, qui assène comme un slogan : "Nous n'héritons pas de la Terre de nos parents, nous nous préparons à la léguer à nos enfants." Selon lui, l'entreprise a tout à gagner à travailler main dans la main avec les ONG, car si une organisation à but non lucratif apporte une certification à ses produits, cela instaure une meilleure relation entre la firme et ses consommateurs. Et d'ajouter : "L'indépendance de l'ONG vis-à-vis de l'entreprise est très importante pour que la certification soit jugée crédible."
Dans les faits, une ONG peut-elle réellement collaborer avec une entreprise sans perdre son indépendance ? Pour Chris Harris, de Greenpeace, les ONG qui acceptent de l'argent de la part du secteur privé courent un gros risque. Son organisation ne fait "aucun compromis" sur le sujet, et tous les fonds proviennent de ses membres et de fondations indépendantes. "Quand on accepte l'argent d'une organisation et que l'organisation fait quelque chose qui ne vous plaît pas, vous vous compromettez d'une manière ou d'une autre", affirme-t-il.

"On a besoin d'ONG totalement indépendantes"
Scott Poynton, PDG de Tropical Forest Trust, est moins catégorique : 50% de ses revenus proviennent du secteur privé. "On ne s'interdit pas de dire quand une entreprise travaille mal, mais on ne s'interdit pas non plus de dire quand elle travaille bien", nuance-t-il, avant d'ajouter : "On a quand même besoin d'ONG totalement indépendantes, comme Greenpeace, pour créer le scandale, éveiller les consciences, secouer."
Pour Nancy Dale, d'Action Against Hunger : "On a besoin du secteur privé en tant que partenaire : l'investissement privé dans les pays en développement est aujourd'hui plus important que l'investissement de la communauté d'assistance aux pays en développement." Et finalement, c'est tout bénéfice pour les entreprises... "Faire de bonnes actions fait aussi du bien aux comptes de l'entreprise, car les consommateurs sont curieux de savoir ce que la firme fait dans le secteur du développement durable."
Quant à savoir si les ONG et le secteur privé constituent encore deux entités bien distinctes, les intervenants jugent globalement les limites de plus en plus floues. "Nous avons des employés qui travaillent pour Tropical Forest Trust et au sein du marché privé, témoigne Scott Poynton. Il y a de plus en plus d'organisations où la frontière n'est plus si évidente."


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"Les entreprises doivent mobiliser tous leurs employés"

L'atelier de samedi matin avait pour but d'aider les entreprises à intégrer leurs employés dans le processus de protection de l'environnement. "Les entreprises doivent poursuivre leurs efforts et passer de la prise de conscience à l'action" a expliqué Olivier Classiot. Pour Goeff Townsend, "elles doivent motiver et donner envie" aux gens de s'impliquer. Scott McAusland a, pour sa part, précisé que " la transparence est indispensable car ce qu'on ne connaît pas ne peut pas être changé".

Goeff Townsend a expliqué que les entreprises avaient "le devoir d'éduquer les gens". En s'appuyant sur des exemples concrets, il a expliqué que les entreprises avaient besoin de meiux connaître les consommateurs et d'établir avec eux une relation à long-terme. "Si on s'y met sérieusement, on en ressent les bénéfices" a-t-il dit. Il a présenté une méthode en huit points : déterminer les raisons de l'engagement de l'entreprise, indentifier quelques problèmes-clefs, communiquer ses intentions, prendre un engagement stratégique, lancer le processus (mettre en place des formations et donner des responsabilités aux employés), connaître les intérêts des consommateurs, innover, et faire des évaluations régulièrement.

Scott McAusland a insisté sur la nécessité de développer un langage commun pour le développement durable, d'établir un cadre de référence commun. Son entreprise souhaite réunir les chefs d'entreprise et collecter les rapports d'entreprise pour estimer leur participation au développement durable.

Elizabeth Pastore-Reiss a conclu : "Le vrai problème, c'est le changement des mentalités."

Anne Cantener



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Protéger plus pour gagner plus

Ce petit homme à l'anglais hésitant est venu de loin. Hiroshi Morimoto, chargé de l'environnement et de la sécurité chez Sharp, a évoqué samedi les efforts de son entreprise en matière d'environnement. "Nous voulons être une entreprise qui a trouvé un équilibre entre l'augmentation du chiffre d'affaires et la protection de l'environnement", explique-t-il.



Toujours plus grand, plus plat, moins cher... en matière de technologie, la mode des nouvelles télés coûte cher à la planète, avec ce goût du clinquant qui sied mal à l'environnement. Hiroshi Morimoto, directeur du service Environnement et sécurité chez Sharp, affirme que son entreprise est différente. L'entreprise a inventé en 1999 le concept d'"Usine super verte". C'est devenu un label, décerné à toutes les usines de la marque au Japon et à 15 autres filiales à l'étranger, dont celle de Soultz, en France. Sharp s'attache autant à limiter ses impacts sur l'environnement qu'à créer des produits les moins nocifs possibles. Un modèle qui s'appuie sur la solide assise financière de l'entreprise, et qui peut être compliqué à reproduire.

La modératrice Flora Bernard, du cabinet de conseil BeCitizen et Alex Markevich, le vice-président de l'ONG Rocky Mountain Institute, ont davantage insisté sur la nécessité de faire la chasse au gaspillage dans l'industrie. "Pour améliorer l'utilisation des ressources, il faut repenser tout le système, et chercher à faire des économies à chaque étape", a détaillé Alex Markevich. "Nous expliquons aux chefs d'entreprise qu'ils peuvent gagner de l'argent en respectant l'environnement", explique Flora Bernard, en citant l'exemple d'une entreprise dont 20% des ressources énergétiques proviennent de ses propres déchets.

Anne-Gaëlle Besse


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La parole au public: "Le débat sur les biocarburants n'a pas eu lieu"

Mathieu est étudiant à l'Edhec, école de commerce de Lille. Le jeune homme a suivi avec intérêt l'atelier de vendredi matin sur les biocarburants ("Biocarburants et alimentation, comment éviter la compétition?"). A la sortie, il reste un peu sur sa faim: il aurait aimé assister à un vrai débat sur la place des biocarburants dans l'agriculture.

La culture extensive des biocarburants est un sujet qui ne fait pas l'unanimité. Que vous a appris l'atelier de ce matin?






Le débat entre ces points de vue très différents a-t-il selon vous été fructueux?






Et vous, croyez-vous que les biocarburants soient une bonne solution à la crise du pétrole?




Mathilde Bellenger

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Interview : Deon Rossouw parle d'éthique

Deon Rossouw est le président de l'ISBEE (International society of business, economics and ethics). Vendredi, il a participé à la conférence sur l'entreprise responsable. Il a pu y exposer son opinion sur l'éthique, les affaires et la régulation.

Comment définiriez-vous l'entreprise responsable ?





Est-il nécessaire que les gouvernements régulent le monde des affaires pour que les entreprises se réfèrent aux règles éthiques ?





Comment faire comprendre à un chef d'entreprise que l'éthique n'est pas un fardeau mais plutôt une chance pour son entreprise ?





L'éthique relève essentiellement du monde des idées. C'est une notion plutôt intellectuelle. Comment en retirer des solutions concrètes ?





Le Forum mondial attire des personnes qui se sentent déjà concernées par le développement durable. Comment attirer les autres, ceux qui ne sont a priori pas intéressés par ces questions ?





Propos recueillis par Lucile Sourdès et Marie Rouarch

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Grenelle de l'environnement : opportunité ou contrainte pour le BTP?

En crise, le secteur du BTP sera-t-il prêt à se plier aux nouvelles réglementations imposées par le Grenelle de l'environnement? Alors que les députés doivent étudier le projet de loi "Grenelle I" en début de semaine prochaine, éléments de réponse avec Rodolphe Deborre, responsable des bâtiments positifs chez BeCitizen.


Tous les bâtiments neufs construits en France devront répondre aux normes de basse consommation d'énergie à l'échéance de 2012. Le Grenelle de l'environnement l'a décidé ainsi en octobre 2007. Et sur le long terme, ces bâtiments devront être positifs, c’est-à-dire qu’ils produiront plus d’énergie qu’ils n'en consomment. Un bien bel objectif, certes. Mais réalisable?

"Il n'y a pas d'échappatoire possible, le processus est en marche. Face à la hausse du prix du pétrole, la réglementation est obligatoire. La crise actuelle va peut-être provoquer des retards mais les petits malins qui vont se spécialiser dans le bâti à faible consommation vont remporter tous les marchés", pronostique Rodolphe Deborre.

Mais crise il y a bien. De juin à août, les mises en chantier de logements ont baissé de 13,1% par rapport à l’année précédente. Selon les chiffres fournis par le ministère de l’Ecologie, le nombre de permis de construire a reculé de 19,6% dans cette même période. Quant aux logements collectifs, les mises en chantier ont baissé de 23,3% sur le trimestre.

Aucun doute: le secteur du BTP tourne au ralenti depuis quelques mois. Mais entre les rénovations thermiques sur la majeure partie du bâti en France et la pression sur le neuf qui devra répondre aux nouvelles normes, de nouveaux marchés sont à la clé. Dans tous les cas, selon Rodolphe Deborre, les professionnels du secteur n'ont pas vraiment le choix.


"Pour réduire les émissions de CO2, la solution la plus facile pour les pouvoirs publics est d'agir sur le bâtiment. C'est le moins cher, surtout par rapport aux transports, et c'est le seul secteur sur lequel a pu se faire le consensus au Grenelle de l'environnement."Et pour ceux qui objecteraient que ce genre de constructions est, tout du moins à court terme, plus onéreux que les constructions classiques, le consultant de BeCitizen répond: "Quand la maison brûle et qu'on vous présente un extincteur, on ne dit pas qu'il est trop cher."

Julie Albet


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En direct du tableau: "Ne plus prendre l'avion!"

Au premier étage, un tableau et un marqueur sont à la disposition du public. Les visiteurs peuvent y inscrire leurs idées, trucs et astuces pour protéger la planète. Nous les mettons en ligne pour vous. Si vous n'avez pas eu l'occasion d'apporter votre contribution, pourquoi ne pas le faire dans les commentaires?


"Acheter des couches grises sans chlore pour les bébés"

"Ne plus prendre l'avion!"

Ne pas imprimer de documents inutiles (et utiliser le papier déjà imprimé comme brouillon)"

Éteindre
les lumières lorsque l'on quitte une pièce
"

"Supprimer les emballages individuels"

"Récupérer l'eau de pluie pour arroser les plantes"

"Coupons l'eau en nous brossant les dents"

"Nous devons utiliser plus d'énergies renouvelables et plus propres"

"We need to educate the world" ("Nous devons éduquer le monde")

"Faire de la RSE plus qu'un argument marketing"

"Lors de ma toilette, quand j'attends l'eau chaude, je récupère l'eau froide"

"Le tri sélectif des déchets"


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