En ces temps de crise alimentaire, les biocarburants ont cessé de faire l'unanimité: on les accuse de pousser les agriculteurs à développer des cultures énergétiques aux dépens des cultures vivrières. Les spécialistes craignent une concurrence malvenue; les producteurs de biocarburants veulent rassurer. Deux opinions s'affrontent.
Professeur Bernardo Mançano, géographe à l'Université Presidente Prudente de São Paulo (Brésil):
"La production de biocarburants dans le monde ne peut pas faire abstraction de la production alimentaire. Ma préoccupation est de créer une politique territoriale dans toutes les nations du monde, qui contrôle l'usage de la terre pour produire des biocarburants et pour produire de la nourriture.
Si les nations n'ont pas le pouvoir de contrôler l'utilisation de leur territoire, c'est dangereux car les industries agroalimentaires sont puissantes et pourraient choisir de produire uniquement des biocarburants. Si cela se produit, on peut envisager une nouvelle crise alimentaire dans les années qui viennent."
Philippe Tillous-Borde, directeur général de Sofiprotéol, industrie transformatrice d'huiles et de protéines végétales pour produire, entre autres, du biodiésel.
Mathilde Bellenger
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