jeudi 9 octobre 2008

Répondre au défi de la faim: des nouveaux modèles économiques à inventer




"Réduire l'extrême pauvreté et la faim". Voilà le premier objectif du millénaire pour le développement que s'est fixé l'ONU. L'atelier de cet après-midi a évoqué les nouveaux modèles économiques qui peuvent permettre de répondre à ce problème d'urgence qu'est la faim.

Répondre aux défis alimentaires par des solutions locales. Selon Marco Selva, membre du Progamme alimentaire mondial (PAM) qui intervient dans 89 pays, la solution se trouve dans les partenariats que les institutons et ONG établissent avec les entreprises et initiatives privées. Par exemple, avec la Laiterie du Berger, PME fondée en 2006 par Bagoré Bathily. Ce jeune Sénégalais a voulu valoriser les ressources de son pays, choqué par ce contraste:

"90% du lait est importé dans mon pays alors que le Sénégal est peuplé
par 30% d'éleveurs. Il faut valoriser les producteurs locaux."

Grâce à un fonds d'investissement européen, il a construit une usine qui collecte du lait auprès de 600 éleveurs. La pérennité économique de l'entreprise? Pour l'instant, la Laiterie du Berger n'est pas rentable financièrement, mais socialement, elle a déjà un impact. Cette distinction entre les différentes formes de la rentabilité, Bagoré Bathily l'a apprise grâce à Emmanuel Marchant. Il est directeur de danone.communities, ce fonds d'investissement lancé par Danone en 2006


"Il s'agit d'un système économique radicalement nouveau puisque ce n'est pas la rentabilité économique qui compte mais l'impact sociétal. D'ailleurs, 40% des investisseurs sont des employés de Danone, à qui j'ai uniquement promis une rentabilité de 3% par an. L'investissement est ouvert au grand public. Le modèle de gouvernance est très particulier également car ce fonds d'investissement n'appartient pas à Danone, il n'y a donc que trois personnes de Danone qui siègent au conseil d'administration."

De quoi s'agit-t-il? Danone s'est associé à Muhammad Yunus, fondateur de la Grameen Bank et prix Nobel de la Paix 2006, pour monter une usine pilote au Bangladesh en 2006 destinée à fabriquer des yaourts fortifiés en zinc, fer, iode et vitamine A. Une manière de prolonger la mission de Danone ("apporter au plus grand nombre la santé par l'alimentation") dans un pays dont la moitié de la population souffre de malnutrition. Pas complètement séparé de Danone alors?

"C'est évident que Danone ne fait pas ça pour rien. Je ne suis pas sûr que ça serve son image en France mais ça l'améliore sûrement au Bangladesh. Le jour où l'enteprise lancera un nouveau produit sur ce marché,
l'accueil sera sûrement favorable."

Un nouveau modèle économique donc, entre "charity et business."

Julie Albet

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