La population sur Terre ne cesse d'augmenter alors que les surfaces agricoles disponibles se raréfient. Face aux besoins alimentaires, il n'y a pas d'alternative, il faut augmenter la productivité agricole. C'est ce qui s'est passé dans les années 1960 à 1990 grâce à la Révolution Verte. Seul problème : les méthodes employées (recours excessifs aux pesticides, monoculture) ont épuisé les sols et les ressources en eau. Comment faire aujourd'hui pour produire plus sans menacer l'environnement? La solution vient peut-être des grains de riz et plus précisément du système de riziculture intensive (SRI).
Le SRI consiste à repiquer les grains de riz très jeunes (après 8 jours contre 30 jours pour la méthode traditionnelle) de manière espacée et en ligne, tout en veillant à ne pas noyer la racine sous les eaux.
Cette méthode permet d'obtenir des rendements à l'hectare 5 à 6 fois supérieurs aux techniques traditionnelles tout en réduisant la consommation d'eau de 40% et en diminuant de moitié le recours aux engrais.
Les premiers essais de SRI ont été menés à Madagascar au début des années 1980 par le père jésuite Henri de Laulanié. Depuis, l'association Tefi Saina a pris le relais. Le professeur Norman Uphoff, du Cornell Institute, s'est attaché à théoriser le SRI. Aujourd'hui, 42 pays utilisent cette méthode. Il nous explique comment tout passe par la terre et la racine.
Il n'oublie pas de rappeler la responsabilité de l'homme dans le tarissement des ressources.
Il est donc temps pour l'homme de changer son approche.
Edline Ravelonirina a été l'une des premières agricultrices malgaches à adopter le SRI sur son exploitation. Elle nous raconte comment elle s'est laissée tenter.
Malgré ce succès, il existe encore de nombreux freins psychologiques à l'adoption du SRI au sein de la population locale. Tellement peu d'eau est nécessaire à la culture que beaucoup d'agriculteurs, sceptiques, campent sur les méthodes traditionnelles de leur agriculture.
"L'eau et le riz ne se séparent de la rizière jusqu'à la marmite"... Les gains de productivité sont tels que certains proverbes multiséculaires ne devraient pas tarder à tomber.
Olivier Cougard
samedi 11 octobre 2008
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