vendredi 10 octobre 2008

Compte-rendu : Développement durable, quel rôle pour les médias?

Quel est le rôle des médias dans la sensibilisation du public aux questions d'environnement et de santé? Le journaliste doit-il se contenter d'informer ou doit-il au contraire alarmer? Ces questions étaient au coeur du colloque "Médias et développement durable: informer ou alarmer l'opinion?", ce vendredi matin au Théâtre du Nord. Trois invités, trois continents: trois manières d'appréhender le rôle du journaliste par rapport aux problématiques du développement durable.

Pour la Malaysienne Tan Shiow Chin, journaliste à The Star, les médias se doivent avant tout d'être impartiaux et objectifs, se contentant ainsi de relater les faits et de laisser les lecteurs se forger leur propre opinion sur les méfaits du réchauffement climatique par exemple. Il s'agirait donc, a priori, d'une simple fonction d'information. Mais en informant, le journaliste alarme forcément le public en attirant lui donnant les clefs pour agir et réagir.



Tan Shiow Chin explique son doute quant à la question de savoir si le journaliste doit informer ou alarmer.


Kimani Chege est rédacteur en chef de TechNew Africa, un mensuel consacré aux sciences et aux technologies. En prenant l'exemple des biocarburants, il montre à quel point les médias africains ont eu des difficultés à jouer leur rôle d'"opinion shapers" (formateurs d'opinion) en privilégiant l'aspect positif et révolutionnaire des biocarburants.



Le Québecois Jean-Marc Fleury, directeur général de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques, met en avant le rôle du journaliste scientifique, plus que du journaliste généraliste, dans l'information du public sur les thèmes du développement durable.


Selon Jean-Marc Fleury, le rôle du journaliste scientifique va devoir changer: il va être chargé d'être "critique" de la science, comme il existe des critiques d'art, pour distinguer la "bonne" science de la "mauvaise".




Marie Rouarch et Lucile Sourdès

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