samedi 11 octobre 2008

Rendez-vous en 2009 pour réfléchir à une "finance responsable"



Responsabilité. Plus encore que l'an dernier, le qualificatif du forum aura été le maître mot de cette édition 2008, "Nourrir et protéger la planète". Extraits du discours de clôture.

"Le discours responsable" de la Prix nobel 2004 Wangari Maathai dans le film d'Olivier Bourgeois et Pierre Barougier, "Nous resterons sur Terre". "Les arguments économiques pour une politique responsable" de Christophe Bonduelle, exemple de fierté entrepreneuriale. "L'irresponsabilité financière" comme première cause de la crise économique actuelle, que Philippe Vasseur a tenu à rappeler. "La question de la responsabilité que nous traitons est au coeur des débats économiques actuels." Rendez-vous en 2009, autour du thème des finances responsables et solidaires. Le président du forum prend date et prophétise: "Je vous garantis que nous serons alors en pleine crise financière."

Julie Albet

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World Forum Lille : vous avez dit concret ?

Le forum mondial de Lille fait partie des belles initiatives pour le "durable". Mais l'exercice a aussi ses limites. Philippe Vasseur a planté le décor, dès jeudi en déclarant: "Nous voulons présenter des choses concrètes, les actions qui marchent. Nous ne sommes pas là pour dire ce qu'il faudrait faire mais ce que nous pouvons faire, parce que nous le faisons déjà." Malheureusement, si le Forum a globalement tenu ses promesses, certains interlocuteurs n'ont pas dû entendre cet appel au concret. Langue de bois, discours flous, paris incertains sur l'avenir ont dominé quelques rencontres.

Vous avez dit concret? Lors de la conférence "L'entreprise responsable", Marc Roquette est arrivé, Powerpoint sous le bras et plein de bonnes intentions, parler de l'évolution de la chimie organique, de la pétrochimie à la "végétochimie". Une innovation sûrement convaincante, destinée à éliminer les énergies fossiles polluantes de la production.

Vous trouvez cela technique? Nous aussi... et surtout, nous avons eu du mal à raccrocher tout ça à l'entreprise responsable telle qu'elle peut exister aujourd'hui. Marc Roquette a estimé son "expérience de pensée" réalisable d'ici 100 ans. Oui, mais maintenant? Que fait le groupe Roquette aujourd'hui en terme d'économie responsable? C'est cet élément de compréhension qui nous a manqué lors de cette conférence. Trop d'anticipation, trop de technique... dommage car il y avait vraiment un potentiel d'entreprise responsable dans cette présentation. Le manque d'application immédiate était tout simplement frustrant.

Lors de quelques conférences et autres ateliers, les intervenants ont utilisé leur temps de parole pour une présentation institutionnelle... de leur entreprise. Quand la com' et la promo prennent le pas sur la mise en avant sans arrière-pensée des bonnes idées.

Jean-Marc Fleury, directeur de la Fédération internationale des journalistes scientifiques, a participé au colloque "Médias et développement durable: informer ou alarmer l'opinion?". Il a contribué de façon pertinente au débat dans la première partie de son intervention. Mais il a ensuite embrayé sur une présentation des actions d'un projet pour former au journalisme scientifique, en Afrique et au Moyen-Orient. Très intéressant mais un peu hors-sujet. Le lieu était sans doute mal choisi. Cela a malheureusement desservi sa très bonne contribution au débat du jour.

Nous avons également croisé des intervenants dont on se demande encore pourquoi ils n'ont pas plus lié leur propos au thème de leur conférence ou atelier. Véronique Bonnelye, par exemple, a été envoyée par Suez pour présenter la désalinisation de l'eau. Un enjeu crucial pour l'avenir. Elle n'a pourtant jamais vraiment fait le lien entre la technique de son entreprise et le thème de l'atelier qui n'était rien moins que: "Nourrir le monde ou comment trouver de nouveaux modèles économiques pour répondre aux besoins."

L'écart entre les interventions de certains chefs d'entreprise (bien que tous n'aient pas parlé en "communicants") et ce qu'on espérait entendre, est compréhensible: ils restent avant tout des industriels. Mais dans le cadre du World Forum, on attendait d'eux plus de concret, de projets en marche, de responsabilités à prendre vite et pas dans un lointain avenir.

Lucile Sourdès et Marie Rouarch

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Le World forum: écolo ou pas trop?

Un forum sur le développement durable, c'est bien. Malheureusement, les dépenses énergétiques liées à un événement d'une telle ampleur sont, par la force des choses, très importantes. Mais si un tel congrès commet les fautes qu'il cherche, justement, à combattre, n'en perd-il pas une partie sa légitimité? Qu'en est-il au World forum?



Brochures en papier recyclé et encre végétale, café et thé équitable, gobelets en carton recyclé, cordon du porte-badge en maïs, poubelles de tri... Les bonnes initiatives ne manquent pas au Nouveau Siècle. Marie Werner est chargée des opérations pour le World forum. Aux côtés de Guy Pourbet et Stéphanie Pilaet, elle a cherché à rendre ce forum économique le plus respectueux de l'environnement possible. Mais même si les progrès sont immenses par rapport à l'année dernière, le World forum 2008 est loin d'être parfait.

Marie Werner le reconnaît elle-même: "Nous ne sommes pas encore exemplaires, mais nous essayons de nous adapter. Pour le tri sélectif, ce qu'on a mis en place est encore très basique. J'aurais voulu pouvoir aussi recycler tout ce qui est "fermenticide" (déchets de nourriture biodégradables) et avoir des poubelles séparées pour les bouteilles et le papier."

Mais de toute évidence le problème du tri au World forum se trouvait plutôt du côté de l'information. Deux poubelles: une pour les produits "recyclables", l'autre pour les produits "non recyclables".


Comment savoir où mettre chaque déchet ? A examiner le contenu des deux poubelles de la salle de rédaction de l'ESJ, on réalise que, de toute évidence, ce n'est pas clair pour tout le monde. Dans les deux on trouve des gobelets, des sacs en papier: contenus qui auraient dû se rejoindre dans la même poubelle et partir à la station de recyclage... Dommage.

Autre point négatif: le transport. "Il nous a fallu choisir entre efficacité et écologie", regrette Marie Werner. "Et comme nous n'avons pas trouvé de prestataire suffisamment compétent, nous avons préféré que les intervenants arrivent à l'heure, même par des moyens de transport pas écologiques." Deux scooters électriques ont tout de même été prévus pour les déplacements d'urgence des intervenants. Le World forum a par ailleurs fait appel à Transpole et ses bus au biogaz pour les transports collectifs.

Le World forum à l'épreuve du bilan carbone

La solution pour que l'impact du forum sur l'environnement soit "neutre" se trouve dans le bilan carbone. Un travail long et fastidieux, mais nécessaire pour pouvoir évaluer et "réparer" les dommages causés à l'environnement. "Nous avons mis en place et distribué des questionnaires aux intervenants, prestataires et participants pour évaluer leur empreinte écologique", explique Marie Werner.

Moyens de transport, alimentation, leur comportement sera examiné et évalué. Le Nouveau Siècle sera lui aussi passé au crible afin d'évaluer l'ampleur son empreinte carbone, c'est-à-dire quelle quantité de CO2 il a rejeté dans l'atmosphère par son activité. Un chiffre qui risque d'être élevé, car le bâtiment est ancien et inadapté aux critères écologiques. "La structure du bâtiment oblige à une consommation d'électricité excessive: nous sommes obligés de fermer les stores et utiliser la lumière électrique, car sinon les locaux chauffent trop et c'est la climatisation qui se déclenche", souligne Marie Werner.

Une fois le bilan établi, le nombre de tonnes de carbone lâchées dans l'atmosphère sera multiplié par son coût. Le prix obtenu sera ensuite envoyé à une structure brésilienne qui récupère du méthane et le transforme en biocarburants. Cela n'efface bien sûr pas le carbone relâché dans l'atmosphère lors du forum. Il s'agit de se "racheter" en compensant ces émissions de CO2. "C'est moins flagrant que lorsque que l'on compense en plantant des arbres, mais ce processus évite de la production de carbone supplémentaire."

Certains points auraient cependant mérité d'être mieux contrôlés: les paniers repas ont notamment généré beaucoup plus de déchets que nécessaire. Chaque jour, un sac en papier, un gobelet inutile car accompagnant une bouteille d'eau... Et côté animations, les jeunes de l'Institut Saint-Luc à Tournai (Belgique), créateurs de la fresque bio, peignaient certes avec de la peinture bio mais sur un matériau non recyclé.

Diane Desobeau

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Le riz, un grain de folie pour nourrir la planète

La population sur Terre ne cesse d'augmenter alors que les surfaces agricoles disponibles se raréfient. Face aux besoins alimentaires, il n'y a pas d'alternative, il faut augmenter la productivité agricole. C'est ce qui s'est passé dans les années 1960 à 1990 grâce à la Révolution Verte. Seul problème : les méthodes employées (recours excessifs aux pesticides, monoculture) ont épuisé les sols et les ressources en eau. Comment faire aujourd'hui pour produire plus sans menacer l'environnement? La solution vient peut-être des grains de riz et plus précisément du système de riziculture intensive (SRI).

Le SRI consiste à repiquer les grains de riz très jeunes (après 8 jours contre 30 jours pour la méthode traditionnelle) de manière espacée et en ligne, tout en veillant à ne pas noyer la racine sous les eaux.

Cette méthode permet d'obtenir des rendements à l'hectare 5 à 6 fois supérieurs aux techniques traditionnelles tout en réduisant la consommation d'eau de 40% et en diminuant de moitié le recours aux engrais.

Les premiers essais de SRI ont été menés à Madagascar au début des années 1980 par le père jésuite Henri de Laulanié. Depuis, l'association Tefi Saina a pris le relais. Le professeur Norman Uphoff, du Cornell Institute, s'est attaché à théoriser le SRI. Aujourd'hui, 42 pays utilisent cette méthode. Il nous explique comment tout passe par la terre et la racine.



Il n'oublie pas de rappeler la responsabilité de l'homme dans le tarissement des ressources.



Il est donc temps pour l'homme de changer son approche.



Edline Ravelonirina a été l'une des premières agricultrices malgaches à adopter le SRI sur son exploitation. Elle nous raconte comment elle s'est laissée tenter.



Malgré ce succès, il existe encore de nombreux freins psychologiques à l'adoption du SRI au sein de la population locale. Tellement peu d'eau est nécessaire à la culture que beaucoup d'agriculteurs, sceptiques, campent sur les méthodes traditionnelles de leur agriculture.




"L'eau et le riz ne se séparent de la rizière jusqu'à la marmite"... Les gains de productivité sont tels que certains proverbes multiséculaires ne devraient pas tarder à tomber.

Olivier Cougard

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NGOs and businesses: a possible equation?

What do NGOs think about their links with businesses?

Chris Harris is deputy director for Greenpeace France. He was invited today to the conference on the relationships between NGOs and business.


"We came to this forum in order to discuss how companies can better manage their activities to act for the planet. Some companies talk, but it's simply to avoid doing. We are here today to confront the corporate world and the NGOs. Companies that are involved in a process of certification are already changing their way of thinking. A lot of companies do what they are doing because they had to face
environmental problems. They would not have come by themselves to the negotiation. I do not want to accept any compromise. NGOs that are funded by businesses may compromise their independence."




Scott Poynton is the CEO of Tropical Forest Trust, a non-profit organisation that works with businesses in order to have them work with sustainably managed forests.



"This forum is a healthy mix: companies are not always aware of the
environmental consequences of the products. They need NGOs to realize that.
There are two solutions: either NGOs campaign againt businesses, which is
useful. Or they can meet in places like here, which is healthy too. Greenpeace
wants to protect the forests for environemental concerns. Firms need the forests
for economic concerns. In the end, they all want the forests to be conserved:
having them to meet each other cannot hurt!"
Nancy Dale is the executive director of Action Against Hunger (United States).
"Although there are lots of biases on both sides, NGOs have to learn how to work
with businesses. In my organization, we are increasingly working with
businesses. We have a partnership with Weight Watchers: for each pound lost, one
pound is given. It is a win-win proposition. NGOs can have positive effects on
businesses, but the reverse is also true: NGOs are not so pure!"



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La parole au public: "Il y a vraiment un gros travail d'information à faire !"

Optimiste, Rodolphe Deborre, un des trois intervenants sur l'atelier consacré au thème "construire autrement ou comment les 'bâtiments positifs' vont créer l'énergie de demain", a prévu que la France va mettre 5 ans à rattraper le retard en terme de bâtiments positifs. Pourtant il a aussi souligné que les architectes et les entreprises françaises ne sont pas encore prêts à cette révolution verte.

Participant à cet atelier, Jean-François Lefebvre, employé de l'agence Canopée spécialisée dans le paysage, a partagé le point de vue de Rodolphe Deborre tout en rappelant que "Think is good, act is better"(penser c'est bien, agir c'est encore mieux).



Jing Bai

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Dans la cabine du messager


On les entend beaucoup et on les voit à peine. Les interprètes du World Forum sont indispensables à la bonne marche de l'événement. Rencontre avec Catherine Laurent, une femme de l'ombre passionnée par son métier.

"Parfois on termine les phrases avant l'orateur". Catherine Laurent fait partie des huit interprètes présents au World Forum de Lille. Dans les cabines qui surplombent l'auditorium du Nouveau Siècle, elle passe du français à l'anglais avec un naturel déconcertant. L'exercice demande une concentration intense: "on commence à traduire quand on commence à comprendre".

La principale difficulté: il ne faut jamais laisser de blancs. "On a des techniques si on perd les pédales: on sort des phrases de politiciens, d'étudiants de l'ENA". Ces petits trucs, c'est à l'ESIT (Ecole Supérieure d'Interprétariat et de Traduction) qu'elle les a appris. L'anglais est évidemment sa passion depuis toujours.

Mais cela ne suffit pas à faire un bon interprète. "Il faut développer des compétences ailleurs qu'en langues", insiste Catherine Laurent. "Ecouter et comprendre représente 90% du temps." Et comprendre, ce n'est pas seulement la langue, c'est aussi un jargon parfois obscur. Par exemple, quand elle doit traduire une conférence de droit maritime, avant d'enchaîner sur un colloque sur les maladies respiratoires porcines. Ou lorsqu'elle traduit les termes techniques de la dernière révision avant le lancement de la fusée Ariane à Kourou, un privilège qu'elle partage avec une dizaine de personnes en France.

Car l'interprétariat est un petit milieu, où règne ce que Catherine Laurent appelle une "solidarité de cabine". Les interprètes se retrouvent souvent à deux dans une cabine. "Au début on se vouvoie, puis dès qu'on commence à travailler on passe au tutoiement".


Catherine Laurent fait preuve d'une modestie à toute épreuve. "Je suis là pour rendre service, je n'ai pas d'égo". Elle confesse tout de même un motif de fierté: "j'ai fait pleurer le forum mondial des droits de l'homme à Nantes." Ce jour-là, Taslima Nasreen, écrivain bengladeshi, parle de sa condition de femme. De sa petite cabine, Catherine Laurent traduit tout. "Ils ont entendu Taslima Nasreen dans ma bouche. C'étaient les mêmes larmes en anglais et en français".

Parfois, le message est plus difficile à faire passer. "Il est très désagréable de traduire quelqu'un dont on ne partage pas les opinions." Il arrive à Catherine Laurent de refuser un travail si elle n'est pas d'accord avec les intervenants. "C'est un débat éthique dans la profession."

Être interprète, c'est être le vecteur de la pensée des autres, mais cela n'empêche pas d'avoir une opinion. Il faut simplement la garder pour soi. "Le plus beau compliment qu'on puisse me faire, explique Catherine Laurent dans un sourire, c'est presque de me dire qu'on ne m'a pas vue."

Angeline Demuynck et Anne-Julie Contenay

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Entreprises et ONG : comment travailler ensemble ?

Il y a les ONG qui refusent catégoriquement tout compromis avec les entreprises par peur de la corruption ; celles au contraire qui considèrent qu'une collaboration plus ou moins poussée avec les firmes est nécessaire pour faire changer les comportements. Le dernier colloque du World Forum a abordé la question délicate des interactions entre ONG et secteur privé.

"Par rapport aux enjeux du développement durable, ça me paraît encore très notoirement insuffisant. Il faut qu'on aille beaucoup plus loin." Damien Deleplanque, PDG du groupe Adéo, ne mâche pas ses mots : hormis l'expérience d'un magasin test qui a supprimé tous les pesticides de son rayon jardinage, l'objectif "developpement durable" est encore loin d'être atteint. Et pourtant, "c'est une expérience généralisable et les alternatives sont possibles", affirme Damien Deleplanque, qui assure : "Les entreprises comme la mienne ont un rôle extrêmement important à jouer sur l'évolution des mentalités."
Même constat chez Michiel Leijnse, manager de Lipton, qui assène comme un slogan : "Nous n'héritons pas de la Terre de nos parents, nous nous préparons à la léguer à nos enfants." Selon lui, l'entreprise a tout à gagner à travailler main dans la main avec les ONG, car si une organisation à but non lucratif apporte une certification à ses produits, cela instaure une meilleure relation entre la firme et ses consommateurs. Et d'ajouter : "L'indépendance de l'ONG vis-à-vis de l'entreprise est très importante pour que la certification soit jugée crédible."
Dans les faits, une ONG peut-elle réellement collaborer avec une entreprise sans perdre son indépendance ? Pour Chris Harris, de Greenpeace, les ONG qui acceptent de l'argent de la part du secteur privé courent un gros risque. Son organisation ne fait "aucun compromis" sur le sujet, et tous les fonds proviennent de ses membres et de fondations indépendantes. "Quand on accepte l'argent d'une organisation et que l'organisation fait quelque chose qui ne vous plaît pas, vous vous compromettez d'une manière ou d'une autre", affirme-t-il.

"On a besoin d'ONG totalement indépendantes"
Scott Poynton, PDG de Tropical Forest Trust, est moins catégorique : 50% de ses revenus proviennent du secteur privé. "On ne s'interdit pas de dire quand une entreprise travaille mal, mais on ne s'interdit pas non plus de dire quand elle travaille bien", nuance-t-il, avant d'ajouter : "On a quand même besoin d'ONG totalement indépendantes, comme Greenpeace, pour créer le scandale, éveiller les consciences, secouer."
Pour Nancy Dale, d'Action Against Hunger : "On a besoin du secteur privé en tant que partenaire : l'investissement privé dans les pays en développement est aujourd'hui plus important que l'investissement de la communauté d'assistance aux pays en développement." Et finalement, c'est tout bénéfice pour les entreprises... "Faire de bonnes actions fait aussi du bien aux comptes de l'entreprise, car les consommateurs sont curieux de savoir ce que la firme fait dans le secteur du développement durable."
Quant à savoir si les ONG et le secteur privé constituent encore deux entités bien distinctes, les intervenants jugent globalement les limites de plus en plus floues. "Nous avons des employés qui travaillent pour Tropical Forest Trust et au sein du marché privé, témoigne Scott Poynton. Il y a de plus en plus d'organisations où la frontière n'est plus si évidente."


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"Les entreprises doivent mobiliser tous leurs employés"

L'atelier de samedi matin avait pour but d'aider les entreprises à intégrer leurs employés dans le processus de protection de l'environnement. "Les entreprises doivent poursuivre leurs efforts et passer de la prise de conscience à l'action" a expliqué Olivier Classiot. Pour Goeff Townsend, "elles doivent motiver et donner envie" aux gens de s'impliquer. Scott McAusland a, pour sa part, précisé que " la transparence est indispensable car ce qu'on ne connaît pas ne peut pas être changé".

Goeff Townsend a expliqué que les entreprises avaient "le devoir d'éduquer les gens". En s'appuyant sur des exemples concrets, il a expliqué que les entreprises avaient besoin de meiux connaître les consommateurs et d'établir avec eux une relation à long-terme. "Si on s'y met sérieusement, on en ressent les bénéfices" a-t-il dit. Il a présenté une méthode en huit points : déterminer les raisons de l'engagement de l'entreprise, indentifier quelques problèmes-clefs, communiquer ses intentions, prendre un engagement stratégique, lancer le processus (mettre en place des formations et donner des responsabilités aux employés), connaître les intérêts des consommateurs, innover, et faire des évaluations régulièrement.

Scott McAusland a insisté sur la nécessité de développer un langage commun pour le développement durable, d'établir un cadre de référence commun. Son entreprise souhaite réunir les chefs d'entreprise et collecter les rapports d'entreprise pour estimer leur participation au développement durable.

Elizabeth Pastore-Reiss a conclu : "Le vrai problème, c'est le changement des mentalités."

Anne Cantener



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Protéger plus pour gagner plus

Ce petit homme à l'anglais hésitant est venu de loin. Hiroshi Morimoto, chargé de l'environnement et de la sécurité chez Sharp, a évoqué samedi les efforts de son entreprise en matière d'environnement. "Nous voulons être une entreprise qui a trouvé un équilibre entre l'augmentation du chiffre d'affaires et la protection de l'environnement", explique-t-il.



Toujours plus grand, plus plat, moins cher... en matière de technologie, la mode des nouvelles télés coûte cher à la planète, avec ce goût du clinquant qui sied mal à l'environnement. Hiroshi Morimoto, directeur du service Environnement et sécurité chez Sharp, affirme que son entreprise est différente. L'entreprise a inventé en 1999 le concept d'"Usine super verte". C'est devenu un label, décerné à toutes les usines de la marque au Japon et à 15 autres filiales à l'étranger, dont celle de Soultz, en France. Sharp s'attache autant à limiter ses impacts sur l'environnement qu'à créer des produits les moins nocifs possibles. Un modèle qui s'appuie sur la solide assise financière de l'entreprise, et qui peut être compliqué à reproduire.

La modératrice Flora Bernard, du cabinet de conseil BeCitizen et Alex Markevich, le vice-président de l'ONG Rocky Mountain Institute, ont davantage insisté sur la nécessité de faire la chasse au gaspillage dans l'industrie. "Pour améliorer l'utilisation des ressources, il faut repenser tout le système, et chercher à faire des économies à chaque étape", a détaillé Alex Markevich. "Nous expliquons aux chefs d'entreprise qu'ils peuvent gagner de l'argent en respectant l'environnement", explique Flora Bernard, en citant l'exemple d'une entreprise dont 20% des ressources énergétiques proviennent de ses propres déchets.

Anne-Gaëlle Besse


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La parole au public: "Le débat sur les biocarburants n'a pas eu lieu"

Mathieu est étudiant à l'Edhec, école de commerce de Lille. Le jeune homme a suivi avec intérêt l'atelier de vendredi matin sur les biocarburants ("Biocarburants et alimentation, comment éviter la compétition?"). A la sortie, il reste un peu sur sa faim: il aurait aimé assister à un vrai débat sur la place des biocarburants dans l'agriculture.

La culture extensive des biocarburants est un sujet qui ne fait pas l'unanimité. Que vous a appris l'atelier de ce matin?






Le débat entre ces points de vue très différents a-t-il selon vous été fructueux?






Et vous, croyez-vous que les biocarburants soient une bonne solution à la crise du pétrole?




Mathilde Bellenger

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Interview : Deon Rossouw parle d'éthique

Deon Rossouw est le président de l'ISBEE (International society of business, economics and ethics). Vendredi, il a participé à la conférence sur l'entreprise responsable. Il a pu y exposer son opinion sur l'éthique, les affaires et la régulation.

Comment définiriez-vous l'entreprise responsable ?





Est-il nécessaire que les gouvernements régulent le monde des affaires pour que les entreprises se réfèrent aux règles éthiques ?





Comment faire comprendre à un chef d'entreprise que l'éthique n'est pas un fardeau mais plutôt une chance pour son entreprise ?





L'éthique relève essentiellement du monde des idées. C'est une notion plutôt intellectuelle. Comment en retirer des solutions concrètes ?





Le Forum mondial attire des personnes qui se sentent déjà concernées par le développement durable. Comment attirer les autres, ceux qui ne sont a priori pas intéressés par ces questions ?





Propos recueillis par Lucile Sourdès et Marie Rouarch

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Grenelle de l'environnement : opportunité ou contrainte pour le BTP?

En crise, le secteur du BTP sera-t-il prêt à se plier aux nouvelles réglementations imposées par le Grenelle de l'environnement? Alors que les députés doivent étudier le projet de loi "Grenelle I" en début de semaine prochaine, éléments de réponse avec Rodolphe Deborre, responsable des bâtiments positifs chez BeCitizen.


Tous les bâtiments neufs construits en France devront répondre aux normes de basse consommation d'énergie à l'échéance de 2012. Le Grenelle de l'environnement l'a décidé ainsi en octobre 2007. Et sur le long terme, ces bâtiments devront être positifs, c’est-à-dire qu’ils produiront plus d’énergie qu’ils n'en consomment. Un bien bel objectif, certes. Mais réalisable?

"Il n'y a pas d'échappatoire possible, le processus est en marche. Face à la hausse du prix du pétrole, la réglementation est obligatoire. La crise actuelle va peut-être provoquer des retards mais les petits malins qui vont se spécialiser dans le bâti à faible consommation vont remporter tous les marchés", pronostique Rodolphe Deborre.

Mais crise il y a bien. De juin à août, les mises en chantier de logements ont baissé de 13,1% par rapport à l’année précédente. Selon les chiffres fournis par le ministère de l’Ecologie, le nombre de permis de construire a reculé de 19,6% dans cette même période. Quant aux logements collectifs, les mises en chantier ont baissé de 23,3% sur le trimestre.

Aucun doute: le secteur du BTP tourne au ralenti depuis quelques mois. Mais entre les rénovations thermiques sur la majeure partie du bâti en France et la pression sur le neuf qui devra répondre aux nouvelles normes, de nouveaux marchés sont à la clé. Dans tous les cas, selon Rodolphe Deborre, les professionnels du secteur n'ont pas vraiment le choix.


"Pour réduire les émissions de CO2, la solution la plus facile pour les pouvoirs publics est d'agir sur le bâtiment. C'est le moins cher, surtout par rapport aux transports, et c'est le seul secteur sur lequel a pu se faire le consensus au Grenelle de l'environnement."Et pour ceux qui objecteraient que ce genre de constructions est, tout du moins à court terme, plus onéreux que les constructions classiques, le consultant de BeCitizen répond: "Quand la maison brûle et qu'on vous présente un extincteur, on ne dit pas qu'il est trop cher."

Julie Albet


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En direct du tableau: "Ne plus prendre l'avion!"

Au premier étage, un tableau et un marqueur sont à la disposition du public. Les visiteurs peuvent y inscrire leurs idées, trucs et astuces pour protéger la planète. Nous les mettons en ligne pour vous. Si vous n'avez pas eu l'occasion d'apporter votre contribution, pourquoi ne pas le faire dans les commentaires?


"Acheter des couches grises sans chlore pour les bébés"

"Ne plus prendre l'avion!"

Ne pas imprimer de documents inutiles (et utiliser le papier déjà imprimé comme brouillon)"

Éteindre
les lumières lorsque l'on quitte une pièce
"

"Supprimer les emballages individuels"

"Récupérer l'eau de pluie pour arroser les plantes"

"Coupons l'eau en nous brossant les dents"

"Nous devons utiliser plus d'énergies renouvelables et plus propres"

"We need to educate the world" ("Nous devons éduquer le monde")

"Faire de la RSE plus qu'un argument marketing"

"Lors de ma toilette, quand j'attends l'eau chaude, je récupère l'eau froide"

"Le tri sélectif des déchets"


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Sharing reponsibility workshop: include the employees

Saturday morning workshop aimed to help the companies including their employees into the protection of the environment process. "Companies should maintain their efforts and move from awareness to actual training" said Olivier Classiot. According to Goeff Townsend, "they have to motivate, excite and enthuse" people. And Scott McAusland stressed that "transparency is essential since what cannot be measured cannot be changed".

Main topic of the conference: how to include the employees into the process.

Goeff Townsend explained on stage that companies have "the responsibility to educate people". In his speech, based upon concrete examples of what his own firm implemented, he stressed that companies need more consumers feedback and to establish a long-term relationship with them. "If you take it seriously, you will see the benefit" he said. He presented an 8 step-method: make a start, establish why engaging sustainability, identify a few top issues, communicate your intentions, make a strategic commitment, engage in the process (implement training and empower people), establish consumers focus, innovate, and make regular reviews.

Scott McAusland insisted on how important it is to develop a common language for sustainability reporting and to build a common frame of reference. His company aims to bring business leaders together and collects companies' reports to evaluate how they act (or not) to protect the environment.

Elizabeth Pastore-Reiss concluded: "Cultural change is really the issue."

Anne Cantener

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Une bouteille sur deux est recyclée en France : l'économie responsable en chiffres

Qui dit économie dit chiffres... L'économie responsable a les siens. En voici donc une série pour vous éclairer sur les grands enjeux de notre planète.


Voir loin:
- 9 milliards d'habitants sur Terre à l'horizon 2050, selon les prévisions de l'ONU.
- Les connaissances scientifiques et techniques de l'humanité augmentent de 10% chaque année.

Environnement:
- La disparition des espèces représente la perte de 6% de toutes les richesses produites dans le monde en un an, soit 2000 milliards d'euros.

- Plus de 50% de la pollution de l'eau et 90% de la pollution de l'air émanent de l'industrie.
- 15% des émissions mondiales de CO2 sont dues aux transports.
- Les émissions de CO2 imputables au secteur du transport ont augmenté de 25% en Europe depuis 1990 alors qu'elles ont chuté de 13% en moyenne pour les autres secteurs au cours de la même période.
- 18 à 20% des émissions de gaz à effet de serre sont dues à l'activité agricole et 30% à l'industrie.
- 80% des impacts environnementaux d'un produit peuvent être identifiés avant même sa conception.
- 20% des émissions de gaz à effet de serre sont dues à la déforestation, un taux supérieur aux émissions du secteur des transports dans le monde entier.
- La Chine produit 24% des émissions mondiales de CO2.
- Grâce à la Révolution verte, la productivité agricole a doublé entre 1960 et 1990, alors que les surfaces cultivées n'ont augmenté que de 13%. Mais ces gains de productivité se sont faits au détriment de l'environnement.
- Le prix des fertilisants a été multiplié par 2,5 depuis quatre ans.

Alimentation:
- 923 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, selon le dernier bilan de la FAO.
- 70 % de l'alimentation animale en Europe est importée.
- Les cours des céréales ont augmenté de près de 170% depuis 2004.
- Toutes les 5 secondes, un enfant meurt de faim dans le monde. Près d'un milliard de personnes souffrent de malnutrition sur Terre.
- Les besoins nécessaires pour produire un kg de protéine animale sont équivalents aux besoins pour obtenir 16 kg de protéine végétale.
- Il faut aujourd'hui 0,25 hectares de terres pour nourrir un homme. Il en fallait 0,45 en 1961, et plusieurs hectares à la Préhistoire.
- Depuis 10 ans, les rendements agricoles n'augmentent plus dans les principales régions productrices.
- Le système de riziculture intensif permet de multiplier jusqu'à 6 fois le rendement des exploitations.

Déchets:
- Un bébé utilise en moyenne une tonne de couches jetables, et produit donc une tonne de déchets, jusqu'à ce qu'il soit propre.
- En France, 20% de la production de métaux est issue du recyclage de vieilles ferrailles et une bouteille sur deux est collectée pour être recyclée.
- L'industrie est responsable de 20% de la production des déchets

Ressources:
- Plus d'un milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable.
- 93% de l'eau consommée sur Terre est dédiée à l'agriculture, 4% à l'industrie et 3% aux collectivités.
- L'industrie consomme 20% des ressources énergétiques
- 28% de la surface des terres émergées est occupée par des forêts.
- 13 millions d'hectares de forêts disparaissent chaque année.
- 1/6e de la population mondiale se trouve en Inde, mais le pays ne compte que 4% des réserves en eau potable.

Santé:
- Deux milliards et demi de personnes ont des problèmes d'hygiène et d'installations sanitaires liés à l'eau.
- 18% des enfants français sont en surpoids, dont 3,5% obèses.

Carburants:
- Les biocarburants représentent 2% de la consommation moyenne de pétrole.
- 1% des terres cultivées dans le monde sont dédiées aux biocarburants.
- L'UE importe 30 millions de tonnes de gazole par an.
- 90% du gazole importé en France vient de Russie.
- Avec une tonne de paille, on peut produire 320 litres de biocarburants de 2e génération.
- Au brésil, 90% des véhicules produits peuvent fonctionner avec des biocarburants.
- 28% : c'est la part d'énergie produite par les transports en 2007. Le transport des biens et des personnes est le plus grand consommateur d'énergie de la planète. En 2007, les transports ont brûlé la plus grande part de notre pétrole (60%) et ont rejeté 14% des émissions de gaz à effet de serre.

Bonnes pratiques:
- Pour un chef d'entreprise français, faire évaluer son bilan carbone par l'Ademe coûte 1500€.
- 91% des jeunes se disent concernés par le développement durable.




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Le génie écologique au service de la biodiversité: l'exemple de Dervenn

Il se définit comme un "artisan de la biodiversité": Patrice Valantin (photo) était au Forum pour présenter Dervenn, entreprise d'études et de travaux en génie écologique, qui intervient auprès de collectivités privées et publiques pour restaurer, réaffecter ou réhabiliter des sites naturels.
Avec son activité dans l'Ouest de la France - elle est basée à Mouazé, au nord de Rennes - Dervenn est pionnière dans la recherche de solutions pour la biodiversité, qui incluent l'expertise, la mise en oeuvre, le suivi et la gestion des actions. L'équipe est formée de 24 personnes, dont 4 ingénieurs et 15 spécialistes qui interviennent sur le terrain.


Les interventions visent à valoriser les potentiels des territoires: ce sont des opérations de renaturation, de diversification ou de création d'habitats naturels. Voici un exemple concret.




Dervenn crée des zones refuges pour les oiseaux, valorise la biodiversité des campus universitaires, s'occupe de la gestion éco-pastorales des friches... Des tas d'actions qui intéressent pour l'instant surtout les collectivités publiques et moins les privées. "C'est un problème de communication, explique Patrice Valantin, fondateur de Dervenn il y a six ans. Je veux me doter d'un système de com' qui puisse sensibiliser des entreprises privées, c'est leur intérêt d'être entourées par une nature riche et biodiversifiée!"

Nicola Accardo

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Planète jeunes : Lu Yang, de Chine


A l'entrée de la salle vidéo, Lu Yang guette les dernières minutes du film. Il est l'un des bénévoles chargés de gérer la transition entre les différents courts métrages diffusés. Cet étudiant chinois est arrivé en France en mars, et poursuit son cursus en génie civil pendant encore deux ans, à Polytech'Lille. Lu Yang participe au forum pour améliorer son français, assister aux exposés de ses camarades étrangers de la Maison des langues de Lille I, et surtout développer un comportement écoresponsable:

"C'est important de protéger l'environnement, pas seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour notre futur, nos enfants. Mais il faut nous donner plus de détails pratiques, comme les petites choses que l'on peut faire pour agir au quotidien. Moi, par exemple, j'éteins les lampes, je vais à pied jusqu'à l'école et je prends les transports en commun pour aller au supermarché.
"
Lu Yang, futur ingénieur, a déjà été sensibilisé à l'écologie en cours, où il a notamment abordé la question de l'économie d'énergie. "Pour nous, les jeunes, en Chine, il y a des cours sur le développement durable et la protection de l'environnement, explique-t-il. En Chine, les entreprises polluantes vont devoir payer une grosse amende, ajoute-t-il. Mais le mieux serait encore de faire quelque chose avant plutôt que de réparer ensuite..."
C'est donc avec beaucoup de bonne volonté qu'il s'est adapté aux mesures gouvernementales pour préserver la planète :

"Maintenant, dans les supermarchés chinois aussi, il faut payer pour avoir des sacs plastique. Mais au début, quand je suis arrivé en France, j'étais plutôt étonné de voir les gens aller faire leurs courses avec de grands sacs ou des sacs à dos. Je m'y suis habitué : c'est facile de l'accepter, alors je pense que n'importe qui peut le faire."

Clara Baudel

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Maqsood Sinha, magicien des ordures


Il y a presque 15 ans, Maqsood Sinha a créé Waste Concern, une entreprise qui collecte les déchets organiques des familles pour en faire de l'engrais agricole. Aujourd'hui, cet urbaniste bangladeshi a installé son concept dans 26 villes de son pays, et plusieurs pays d'Asie font appel à ses services.

Architecte de formation, Maqsood Sinha n'avait à priori aucune raison de consacrer sa vie à remuer des ordures. "J'ai quitté le Bangladesh quelques années dans ma jeunesse, pour suivre mes études en Thaïlande, explique-t-il. A mon retour, j'ai pris conscience de l'état sanitaire déplorable dans lequel se trouvaient nos villes."

Dacca, la capitale, abrite l'une des plus fortes densités de population de la planète. Plus de 15 millions d'habitants y vivent aujourd'hui, générant 4000 tonnes de déchets quotidiens. Les autorités de la ville n'en ramassent qu'une faible partie, le reste s'entassant dans les rues. "Le foncier est très cher à Dacca: il est très difficile de trouver de nouveaux sites pour entreposer les déchets, explique Maqsood Sinha. A certains endroits, les autorités disent franchement qu'elles préfèrent tout jeter à la rivière."

Avec un ami ingénieur, Iftekfar Enayetullah, Maqsood imagine une solution: ramasser ces ordures ménagères, non pour les transporter ailleurs, mais pour les transformer en une ressource utile. Des déchets organiques (près de 80% des ordures ménagères au Bangladesh), on peut obtenir du compost, dont on se sert pour faire de l'engrais naturel.

"Nous avons présenté notre projet en 1994 aux autorités gouvernementales. Personne n'a voulu nous suivre. Notre idée leur paraissait farfelue, elles ne voyaient pas les bénéfices que l'on pouvait en tirer. Cela nous a stimulé: nous voulions prouver que notre idée était la bonne et nous nous sommes lancés, sans leur appui, l'année suivante."

Le "cercle vertueux" du compost

Premier défi, le coût: Maqsood Sinha et Iftekfar Enayetullah ont dû mettre au point un système très simple et bon marché. "On n'a rien mécanisé: tout se fait à la main, et sans informatique", précise-t-il. Ils ont installé leurs bacs de collecte chez les habitants dans les bidonvilles, les villages et les quartiers des grandes villes, et embauché de la main d'oeuvre pour les ramasser régulièrement.

"Les gens ont commencé à accepter de payer le service et à mettre leurs déchets dans le camion. On s'est rendu compte qu'ils faisaient ça très scrupuleusement. Tout le monde y a vu les bénéfices: la collecte créée de nombreux emplois, assainit les villes et les rend plus agréables. Quand au compost, il évite l'usage des engrais chimiques et améliore la qualité des cultures, ce qui permet aux agriculteurs de vendre à meilleur prix."

Aujourd'hui, leur entreprise Waste Concern est largement reconnue dans son domaine. Elle est implantée dans une trentaine de villes du Bangladesh, ainsi que dans quelques municipalités du Sri Lanka, du Viet nam, du Pakistan et de Chine.
Maqsood Sinha n'a pas perdu son enthousiasme: il se veut la preuve vivante qu'une entreprise basée sur le développement durable peut fonctionner. " Si votre projet est bénéfique pour la communauté, s'il est fondé sur un cercle vertueux, alors vous n'avez pas de raison de vous inquiéter pour son succès. Car si vous avez de bonnes intentions, tout le monde finira par faire quelque chose pour vous aider."

En 2002, Waste Concern a reçu le prix des Nations Unies pour l'éradication de la pauvreté.

Mathilde Bellenger

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Déchets de laboratoires: la Chine est en retard

Une étudiante chinoise de Polytech'Lille a donné vendredi après-midi un exposé sur le traitement des déchets de laboratoire. Tout en rappelant que c'est le manque d'argent qui met les pays émergents en retard sur ce problème, elle constate un déficit de sensibilité chez ses compatriotes.




Li Ying, élève de licence 3 en agro-alimentaire à Polytech'Lille, préoccupée par la mauvaise gestion des déchets de laboratoire dans son pays d'origine, a lu mot à mot son discours illustré par des diapositives sur les problèmes des déchets avec l'aide de sa camarade de classe dans l'espace jeunes du World Forum Lille. Autour d'elle, une vingtaine de personnes de son âge l'écoutaient et prenaient des notes avec attention.


"C'est un budget inaccessible pour les pays émergents"


Ce qu'ils notaient n'était autre que les chiffres représentant le coût qu'on devrait payer pour désintoxiquer des déchets de laboratoires universitaires. De 10 à 50 yuans (de 1 à 5 euros) par kilogramme pour les eaux légèrement polluées, ce prix va monter jusqu'à 300 yuans (30 euros) pour celles contenant un poison violent. Décomposer certaines substances radioactives demande 10.000 yuans (1000 euros). Un coût qui ne pose pas de problème dans les pays industrialisés, mais dans les pays émergents, "c'est un budget inaccessible."

À peine arrivée en France, Ying a déjà remarqué la différence des manières de traitement quotidien des déchets entre son pays d’accueil et la Chine : « Le tri se fait très rare en Chine », selon elle, non seulement parce que les Chinois n’ont pas l’habitude de le faire, mais aussi parce qu’ils apprennent à l’école des fausses théories qui leur font croire que le tri n’est pas nécessairement indispensable.

Comme exemple, elle fait une comparaison entre les deux écoles où elle étudie :

« Ici à Polytech’Lille, à chaque fois qu’on termine une expérimentation dans son labo, on laisse les déchets (souvent des produits chimiques ) tels quels, et on les traite séparément. Mais dans mon ancienne école en Chine, persuadé que la dégradation qui se produit toute seule va certainement rendre les substances moins ou non toxiques, les élèves mélangent tout et jettent directement dans la nature. Les enseignants restent les yeux fermés. Et malheureusement ça se voit partout, même dans les universités les plus prestigieuses du pays comme Tsinghua et Beida (Université de Pékin).»

Derrière cette ignorance, l'autre explication est le manque de l’argent. « Déjà, nos universités ont du mal à faire des recherches plus diversifiées avec un budget très modeste, donc tu ne peux pas en demander plus en espérant qu’elles vont s’occuper en même temps de leurs déchets d’une façon plus correcte », a précisé cette jeune fille qui, apparemment, a beaucoup réfléchi là-dessus.

Chaque année, les laboratoires d'universités chinoises produisent une ou deux tonnes de déchets selon la source d'une association basée à Pékin, citée par Ying. Par rapport aux déchets de la vie quotidienne ou encore à ceux de l'industrie, ce chiffre n'est pas du tout important. Pourtant, ces déchets sont compliqués à traiter en raison des réactifs chimiques qu'ils contiennent.

Malgré tout, Ying reste optimiste. Pour elle, une chose est claire : il faut agir ! Agir comment ? Agir à partir du laboratoire scolaire, en suivant l'exemple de ce qu'elle a vu à Polytech'Lille. À long terme, Ying a prévu de rentrer en Chine après ses études dans l’Hexagone. Elle aimerait bien devenir enseignante afin de pouvoir encourager les bonnes conduites qui sensibiliseront
ses compatriotes plus jeunes à la préservation de l’environnement.

Jing Bai

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Informer, alarmer? Le rôle des journalistes scientifiques selon Jean-Marc Fleury

Jean-Marc Fleury est directeur de la Fédération mondiale des journalistes scientifiques. Il intervenait hier lors d'un colloque sur l'importance du rôle du journalistes dans la sensibilisation du public aux thématiques du développement durablle. A mi-chemin entre responsabilité sociale et crédibilité éditoriale, quel rôle pour le journaliste scientifique?

Le journaliste scientifique doit-il informer, alarmer le public ou encore peut-être alerter, puisque le terme est apparu pendant la conférence?



Quelle différence faites-vous entre alerter et alarmer?



Les journalistes scientifiques sont globalement moins lus que les journalistes généralistes. Quelle est leur spécificité? Comment peuvent-ils faire la différence?



Propos recueillis par Diane Desobeau, Marie Rouarch et Lucile Sourdès

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Les entrepreneurs aux prises avec le bilan carbone

Il y a les particuliers qui calculent leur empreinte écologique sur Internet. Histoire de se faire peur, de changer (ou pas) leurs habitudes de vie. Et puis il y a les chefs d'entreprise, pour qui le carbone fait partie du business. Explications après l'atelier "Crédits et quotas carbone, ou comment donner un prix aux émissions de CO2".




Michel Denys dirige le pôle environnement et développement durable du groupe Carmeuse. Ces Belges-là ne produisent pas de la bière, mais un produit beaucoup plus toxique pour l'atmosphère: la chaux. "Pour une tonne de chaux, on dégage une tonne de CO2", explique-t-il, PowerPoint à l'appui. Une tonne seulement, puisque certains fours moins performants en font deux...
Dans le cadre d'un système de quotas européens imposé aux industries les plus polluantes, Carmeuse doit acheter des crédits carbone, pour compenser ses dépenses. "On doit répercuter ce coût sur le produit fini, alors que les pays en développement ne sont pas soumis au système de quotas", précise-t-il.


A l'autre bout de la chaîne: Patrick Villemin, vice-président de Verde Dominicana. Cette filiale d'une entreprise française veut récupérer l'argent des crédits carbone pour monter une entreprise de récupération des déchets organiques à Moca, une ville agricole de la République dominicaine. Derrière les hôtels de luxe et les palmiers de cette destination carte postale, pas de traitement des poubelles. En s'entassant dans les décharges, les ordures dégagent du méthane. Lui propose de vrécupérer les déchets organiques pour en faire de l'engrais bio pour les agriculteurs locaux."Si nous n'obtenons pas les crédits carbone, notre projet ne se fera pas", explique-t-il en détaillant les risques inhérents à son entreprise (climat, climat politique...). Mais il est difficile de convaincre tous les opérateurs: gouvernement dominicain, ONU pour obtenir l'agrément. Des projets d'entreprise suspendus aux enjeux du marché du carbone: les prix sont variables, plusieurs mécanismes de financement sont prévus et la bonne idée du crédit carbone peut avoir des effets pervers, comme le souligne Philippe Freund, le modérateur de l'atelier. "Une étude allemande a prouvé que si l'Union européenne développe les quotas carbone (comme ceux auxquels les producteurs de chaux sont soumis), les entreprises délocaliseront, ce qui augmentera encore plus leur production de CO2."

Anne-Gaëlle Besse

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La parole au public : le bilan de Claire, écocitoyenne convaincue

Croisée entre deux conférences, Claire est une visiteuse informée qui en connaît déjà un rayon sur le développement durable.

Pour elle, le World Forum vaut surtout pour la qualité des échanges entre des intervenants variés qui n'ont pas souvent l'opportunité de se rencontrer et de dialoguer :




Son principal combat pour l'écologie ? La lutte contre les emballages plastique. Claire a vécu un an à l'Île Maurice et compare les pratiques des consommateurs :




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Anne Louette : le forum, "des rencontres exceptionnelles"

Anne Louette est franco-brésilienne. Après avoir travaillé pour une ONG qui promeut la responsabilité sociale et environnementale (RSE), pour le MEDEF brésilien, ou au gouvernement de ce pays, elle se préoccupe aujourd'hui de la diffusion des idées liées à la RSE. Elle a écrit deux ouvrages, sur les outils de gestion et sur les indicateurs de richesse, qu'elle distribue gratuitement pour que le plus grand nombre y ait accès.

Que faites-vous au World Forum de Lille ?



Quelle est la valeur la plus importante pour vous ?



Un exemple de bonne pratique, c'est quoi pour vous ?



Quelle est votre plus grande peur ?



Quel est votre plus grand espoir ?



Lucile Sourdès et Marie Rouarch

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De A comme agroalimentaire à S comme stress hydrique, le lexique de l'économie responsable

Un mot inconnu? Une expression floue? Un terme trop technique? Notre lexique -classé par ordre alphabétique- est là pour vous éclairer, répondre à vos questions, dissiper vos doutes ou simplement rafraîchir votre mémoire en ce qui concerne "l'éco-vocabulaire"...




Agroalimentaire : ensemble des activités industrielles transformant les produits agricoles en produits alimentaires.

Bâtiment positif: Construction qui produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Autrement dit, c'est un bâtiment qui génère de l'énergie renouvelable, notammant grâce à l'installation de panneau photovoltaïque, capteur solaire qui produit de l'électricité. Il stocke du CO2, dépollue l'eau...il n'y a plus besoin de chauffage. A ne pas confondre avec les bâtiments passifs, qui sont des constructions à basse consommation ou qui ne consomment pas d'énergie.

Biocarburants : un biocarburant est un carburant obtenu à partir de matériaux organiques renouvelables et non fossiles. On distingue deux principaux types de biocarburants. Le biodiesel, mélange de diésel et d'huiles végétales (type colza, tournesol ou jatropha). Le biodiesel est aussi appelé en France Diester. Le bioéthanol est, lui, un mélange d'essence et de sucres provenant par exemple de la canne à sucre ou de la betterave.

Bonne pratique : Toute action mise en place visant à rendre l'entreprise plus responsable vis à vis de l'homme et de l'environnement. Une bonne pratique doit remplir certains critères: se situer dans un marché concurrentiel, aller au delà des contraintes légales, contribuer à régler un problème social ou environnemental et être en lien avec la finalité de l'entreprise.

Dessalement de l'eau de mer : L'un des recours à la pénurie en eau potable consiste à recueillir de l'eau de mer et à en retirer tout son sel pour la rendre propre à la consommation. Différents procédés existent.
- le dessalement par évaporation ou procédé thermique : en vaporisant l'eau dans des installations de distillation, on la sépare des sels qu'elle contient.
- le dessalement par osmose inverse ou procédé membranaire : il consiste à faire passer l'eau sous pression à travers une membrane qui laisse passer l'eau mais retient non seulement les sels, mais aussi les bactéries et les virus.

Développement durable : Mode de développement performant sur le plan économique, responsable sur le plan social et respectueux de l'environnement. La première définition du développement durable a été donnée en 1987 par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement, présidée par la Premier ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland. Le "Rapport Brundtland" affirme que le principe du développement durable est de " s'efforcer de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs."

Gaz à effet de serre : les gaz à effet de serre sont des gaz, à la fois naturels et d'origine humaine, qui sont présents dans l'atmosphère. Ils "piègent" le rayonnement infrarouge émis par l'amosphère, les nuages et la surface de la Terre, et à leur tour l'émettent dans l'atmosphère. Sans ces gaz, la température moyenne de l'air à la surface de la Terre serait d'environ -18°C. La planète bleue ne serait donc pas viable.
Le problème, c'est que depuis quelques années, l'activité humaine produit trop de gaz à effet de serre (gaz carbonique, méthane...), provoquant ainsi un réchauffement climatique. D'après le 4ème rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), "le réchauffement du climat ne fait aucun doute et est désormais attesté par l'augmentation observée des températures moyennes de l'air et de l'océan, la fonte généralisée de la neige et de la glace et l'augmentation du niveau moyen de la mer". Le protocole de Kyoto, entré en vigueur en février 2005, a pour ambition de limiter les concentrations de gaz à effet de serre.

Green washing: Contraction des termes anglais green (vert) et brain washing (lavage de cerveau), le green washing est la communication abusive d'une entreprise autour d'un argument écologique, dans le but de donner à l'opinion publique une image écologique responsable.

Lampe DEL: Lampe à diode électroluminescente (LED en anglais). C'est l'ampoule du petit témoin lumineux rouge ou vert sur les appareils électroniques. Elles consomment peu et durent très longtemps. Les derniers progrès techniques les rendent plus performantes, mais toujours aussi économes (moins d'un Watt pour 100 000 heures d'éclairage). Des DEL de plus en plus puissantes apparaissent sur le marché, mais elles sont encore sujet à controverse car les plus puissantes peuvent être dangereuses pour la rétine.

Malnutrition: Déséquilibre dans le régime alimentaire. 3 millions de Français souffrent de malnutrition. A ne pas confondre avec la sous-nutrition, qui correspond à une insuffisance de nourriture.

Obésité : une personne est considérée comme obèse quand son indice de masse corporelle (poids/taille²) dépasse 30. Par exemple, pour une personne mesurant 1,80 m et pesant 70 kg, son indice de masse corporelle est de 70/1,80²=21,6 environ. Si la même personne pèse 100 kg, son indice est de 30,9. La deuxième personne est médicalement obèse. Avec cet indice, la limite pour une personne d'1,80 m est de 97,2kg. Voici d'autres exemples de correspondances :1,50m > 67,5 kg 1,60m > 76,8 kg 1,70m > 86,7 kg 1,80m > 97,2 kg 1,90m > 108,3 kg.

Révolution verte : Débutée dans les années 60, la révolution verte désigne un progrès considérable dans la connaissance des engrais, de l'irrigation et des produits phytosanitaires, augmentant du même coup la productivité des terres. Au point aujourd'hui d'avoir dépassé les capacités de la biosphère. L'appauvrissement des sols, des ressources en eau et la consommation excessive en énergie sont pointées du doigt et ouvrent une réflexion sur une nouvelle approche de l'agriculture intensive.

RSE : Responsabilité Sociale et Environnementale. Le livre vert de la commission européenne la définit ainsi: "l'intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et à leurs relations avec toutes les parties prenantes internes et externes."



Stress hydrique : Cette notion désigne les régions menacées d'une pénurie d'eau, c'est-à-dire les régions qui disposent de moins de 1 700 mètres cubes d'eau douce par habitant et par an. Elle est le résultat de plusieurs phénomènes conjugués : le triplement de la population mondiale et la multiplication par six de la consommation mondiale d'eau au cours du XXe siècle, l'urbanisation et les besoins croissants de l'industrie et de l'agriculture. Les régions menacées d'une pénurie d'eau ne cessent de s'étendre. Les projections des Nations-Unis sont très pessimistes : d'ici 2025, plus de 2,8 milliards de personnes devraient faire face à une situation de stress hydrique. (Carte du stress hydrique dans le monde)




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Summary: The long road towards responsible companies




SER. Three letters to evoque the Social and environmental responsability of economic actors. Friday, a conference was dedicated to the SER of these companies, featuring Marc Roquette, the president of the group bearing the same name, and Deon Rossouw, president of the ISBEE (International society of business, ethics and economics).

Throughout the conference, Marc Roquette dedicated himself to describing an "experiment of thought", around the future of organic chemistry. An experience destined to produce more while emitting less CO2. Marc Roquette employed himself to present to the public what the industrial production, in particular his personal group's, could become from then till 2 100, if responsible practices were applied. If these ideas are to be materialised one day, the petrochemistry of today could be replaced by "vegetal chemistry". His final objective : to produce without CO2 emissions. To achieve this, he has the ambition of "combining nuclear fusion with the culture of micro-seaweeds". Marc Roquette's speech was however missing his own definition of a responsible company.


A gap that the South-African dean Deon Rossouw rapidly filled. (See interview of Deon Rossouw).



"To solve the crisis, we need to rethink the role of the company and the economy in the society [...]. A good balance is to be found between regulation and responsibility. [...] A balanced regulation that still allows for imaginative responsibility."

Going further than the technical aspects outlined by Marc Roquette, Deon Rossouw underlined that "something has to change in people's minds in order for these technical procedures to become reality".

Lucile Sourdès and Marie Rouarch


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Développement durable: de l'opération de communication à la stratégie d'entreprise


Être 100% vert, c'est transformer une entreprise en profondeur. Plus qu'un simple département, le développement durable doit être partie intégrante de la stratégie d'entreprise. Trop d'entreprises font mousser un argument environnemental sans réelle implication derrière. Un "green washing" trompeur sur un élément ponctuel. Il est très difficile d'évaluer l'impact économique d'un produit, sans adopter une vision globale. C'est tout un processus de fabrication qu'il faut prendre en compte.



Bâtiment, énergie, transport... Michael Bremans est venu défendre cette réflexion d'ensemble. Directeur général de l'entreprise belge Ecover, leader européen des lessives et détergents écologiques, il a ouvert une usine écologique à Boulogne-sur-Mer (France) en 2007, après une première usine, la première au monde, en Belgique, en 1992. Toiture végétalisée, traitement de l'eau, tout est pensé écolo, à l'image de ses produits. Même le choix du support sponsor, le voilier de Mike Golding, reste dans la même logique.

Tabata Villares est responsable des relations internationales d'Ethos, boîte brésilienne de conseil en entreprise sur le développement durable. Elle aussi travaille à développer la réflexion dans tous les domaines de l'entreprise. "Comme des cours pour des employés qui ne sauraient pas écrire", il faut éduquer les salariés à la problématique, pour qu'ils puissent à terme devenir eux-mêmes des forces de proposition.


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Le bulletin météo de Syngenta Agro

La société Syngenta Agro est un leader mondial du marché des produits phytopharmaceutiques (fongicides, herbicides, insecticides, etc). Pour éviter les phénomènes de diffusion des pesticides lors des mauvaises conditions climatiques, Syngenta met gratuitement à disposition sur son site Internet un système intelligent de prévisions météo. En consultant cette "agro-météo", les exploitants peuvent ainsi choisir le moment idéal pour pulvériser les produits sur leurs plantes. Ainsi, ils peuvent organiser leur traitement heure par heure, en évitant les risques de contamination.



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Interview : Deon Rossouw on the issue of ethics

Deon Rossouw is the President of the International society of business, ethics and economics. On friday, he took part in a conference about the responsible company, and had the opportunity to share his views on ethics, business corporations and regulation.





What is your definition of a responsible company?



Is it necessary for governments to regulate the business world to make sure companies refer to ethical rules?



How can you make a CEO understand that ethics are not a burden but rather a chance for his or her company?



Ethics are mostly about ideas, it is rather intellectual. How can we make concrete solutions out of this concept?



The World Forum attracts people who already feel concerned about sustainable development. How do you attract other people, those who are not interested about those issues?



Collected by Marie Rouarch and Lucile Sourdès

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Zoom sur : la bonne idée de Didier et Christelle

On parle d'économie sociale, d'économie solidaire, d'économie sociale et solidaire...on s'y perd un peu. Alors Christelle, formatrice, et son associé Didier travaillent ensemble à fédérer tous ces acteurs qui font de l'entreprenariat autrement.


Christelle et Didier ont été mandatés par la Mairie pour réaliser une étude dans le Nord sur les acteurs de l'économie sociale et solidaire. Mais qu'est-ce que ça va dire? "Justement, on n'arrive pas à avoir une définition claire. Cette étude permettra de savoir qui fait quoi car beaucoup d'initiatives existent dans le Nord, entre le bio, le commerce équitable, la lutte pour la diversité dans l'entreprise...chacun agit, mais un peu dans son coin!"
D'où l'idée de creer un collectif, un réseau, une fédération... le nom et la forme restent à définir mais l'objectif est clair: conjuguer les talents des grandes comme des plus petites entreprises pour leur donner des repères et les aider à se regrouper et à se connaître. Et pourquoi pas élaborer une communication collective?
Julie Albet

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La parole au public : le bilan de Sarah, lycéenne

Sarah, lycéenne de Boulogne-sur-mer, est venue avec sa classe de terminale ES pour présenter un exposé devant les jeunes de la région :



Ce qu'elle a préféré dans ce forum, c'est l'aspect à la fois pédagogique et ludique de l'espace jeunes :



Ses petits trucs quotidiens pour préserver l'environnement ?




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Examining what people eat around the world

A Malian family of 15 surrounded by their food supplies for a week. Total cost: $26. Nearby, six Australians spread out their groceries in the family kitchen. Total cost: $376. Peter Menzel's pictures shock and generate many remarks. Chosen pieces coming straight from the first floor.


Béatrice holds the forum library. She already knew Menzel's work, which she discovered on the Internet, thanks to a friend. She nevertheless stops again in front of a photo of a family from Bhoutan: 13 people gathered around a huge bag of rice.






Translation:
You can see a family gathered around their food for the week: potatoes, pepper, banana, oranges... We can imagine that these products make up their basic consumption, which is evidently very simple. In the Mexican family, we can see some Coca-Cola, some bread, a basic product, Corn-Flakes... You cant tell their country has undergone industrialisation. When I saw those photos for the first time on the internet, the contrast between industrialized countries and third world countries really stunned me. The difference in terms of quality and quantity is shocking. As far as quality is concerned, healthy food is mostly found in poor countries. They don't eat sufficiently but they eat fresh food whereas we are polluted by junk food. "

Alex is American. He lingers in front of pictures, observing the characters' facial expression, their look. And concludes that those who have the most to eat aren't the ones who look the healthiest!






Julie Albet et Diane Desobeau

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Flora Bernard : "mettre en oeuvre rapidement des solutions"



Flora Bernard dirige le pôle "Usine positive" au sein de BeCitizen, cabinet de conseil qui aide les entreprises à mettre en oeuvre des solutions environnementales pour générer de nouvelles sources de revenu.

Que faites-vous au World Forum?



Pour vous, une bonne pratique, c'est quoi?



Quelle est votre plus grande peur?


Quel est votre plus grand espoir?



Propos recueillis par Nicola Accardo

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Compte-rendu: La longue route vers l'entreprise responsable



RSE. Trois lettres pour évoquer la Responsabilité sociale et environnementale des acteurs économiques. Vendredi, une conférence était dédiée à cette RSE des entreprises, autour de Marc Roquette, président du groupe du même nom, et Don Rossouw, président de l'ISBEE (International society of business, ethics and economics).

Marc Roquette s'est consacré à la description d'une "expérience de pensée", autour de l'avenir de la chimie organique. Une expérience destinée à produire plus en émettant moins de CO2. Marc Roquette s'est employé à présenter au public ce que la production industrielle, celle de son groupe notamment, pourrait devenir d'ici à 2 100, si étaient appliquées des pratiques responsables. Si ces idées se concrétisent un jour, la pétrochimie d'aujourd'hui pourrait être remplacée par la "végétochimie ou chimie du végétal". L'objectif final de l'industriel : produire sans émissions de CO2. Pour cela, il ambitionne de "coupler le nucléaire de fusion avec la culture des micro-algues". Manquait peut-être, dans ce discours, l'idée que se fait Marc Roquette de la définition d'une entreprise responsable.

Un manque que l'universitaire sud-africain Deon Rossouw a rapidement comblé (voir interview de Deon Rossouw).




"Pour résoudre la crise, il faut repenser le rôle de l'entreprise et de l'économie dans la société. [...] L'entreprise responsable
doit trouver l'équilibre entre régulation et responsabilité. [...] Une régulation équilibrée qui laisse la place à une responsabilité pleine d'imagination."

Au-delà des aspects techniques soulignés par Marc Roquette, "quelque chose doit changer dans l'esprit des gens pour que ces procédés techniques deviennent réalité", a souligné Deon Rossouw.

Lucile Sourdès et Marie Rouarch

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Philippe Vasseur : "le sort de l'homme est supérieur à tout le reste"




Le World forum est son bébé. Philippe Vasseur a imaginé, conçu et organisé cet événement.

Quel est votre rôle au sein du forum ?






Quelle est la valeur la plus importante pour vous ?






Qu'est-ce qu'une bonne pratique ?







Quelle est votre plus grande peur ? Votre plus grand espoir ?






Diane Desobeau & Anne Cantener



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